J’ai perdu ma bienveillance… et après ?

Dérapage parent

Comment rebondir après un dérapage ?

[Cet article un peu particulier, je l’ai écrit en deux moments bien différents. La première partie, je l’ai écrite il y a environ 3 semaines, « à chaud », quelques heures après un dérapage avec mon P’tit Loup. J’avais besoin de mettre par écrit ce que je ressentais, sans même être sûre de publier ces lignes. La seconde partie, je l’ai écrite là, à tête reposée, après avoir pris du recul sur la situation…]

Ce que j’ai écrit juste après…

C’est le cœur gros que je commence cet article, absolument pas prévu au programme.

Parce qu’aujourd’hui, j’ai perdu ma bienveillance. Oh, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Ces derniers mois, je dois admettre que c’est relativement « fréquent ». Mais ce qui m’attriste, me chagrine et me fait peur, c’est que j’ai encore franchi un palier, un cap que je n’aurais jamais voulu franchir. Je dis « encore » parce que justement, j’ai franchi plusieurs paliers de ce type ces dernières semaines. Et si je n’arrivais plus à être une maman bienveillante ?

Il faut que je vous admette une chose : ce n’est pas toujours facile en ce moment. La fameuse « crise des deux ans » est bien présente chez nous ces temps-ci. Nous battons des records en durée de crises, en intensité de crises, en fréquence de crises. Je pourrais dater ce tournant au début de l’été, qui correspond au début de ma grossesse. Est-ce que ma grossesse aurait quelque chose à faire là-dedans ? Ou notre déménagement qui se prépare ? Ou est-ce tout simplement son âge qui veut ça ? Il y a sûrement un peu de tout ça à la fois. Mais clairement, m’occupant de mon P’tit Loup à temps plein et les hormones de grossesse n’aidant pas, je peine parfois à conserver ma patience, ma douceur, ma bienveillance.

Et c’est comme cela que ces derniers mois/semaines, j’ai commencé à franchir des limites qui à mon sens ne sont pas acceptables. Il y a eu cette fois où je l’ai attrapé brusquement, l’ai soulevé très haut pour le poser tout aussi brusquement sur le lit. Je me souviens très nettement de ses petits yeux interloqués, cherchant mon regard, l’air de dire : « qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que ça veut dire ? ». Je m’en suis sortie par une pirouette : j’ai éclaté de rire, comme si ce n’était qu’un jeu. Il a alors éclaté de rire à son tour, puis m’a demandé de recommencer. J’étais soulagée qu’il n’ait pas compris le sens réel de mon geste, mais effrayée et choquée par ce que je venais de faire.

Et puis, quelques temps plus tard, je me suis surprise à crier. Il y avait eu peu avant quelques fois un peu limites (ai-je vraiment crié ? ai-je vraiment crié SUR LUI ?). Et puis il y a eu cette fois où plus aucun doute n’était permis : j’avais crié, oui, vraiment. Heureusement, il était en portage dans mon dos à ce moment-là, en train de crier lui aussi, et finalement je ne crois pas qu’il ait vraiment saisi ce qui se passait. Mais moi, j’ai mal dormi ce soir-là. Et j’ai honte de dire que plus tard la même semaine, cela s’est reproduit 2-3 fois.

Ensuite cela a été mieux : je me suis même surprise à me féliciter à pas mal de reprises sur ma capacité à gérer certaines situations vraiment difficiles. Je pensais naïvement que ces épisodes douloureux étaient de l’histoire ancienne, qu’ils devaient être liés à une période où les hormones de grossesse me jouaient de sacrés tours.

Mais non, ce n’était pas fini. Parce que là tout à l’heure, j’ai franchi un nouveau cap. Cela faisait plus de 2 heures que mon P’tit Loup me semblait particulièrement désagréable, et j’ai bien senti que mon seuil de patience et de tolérance baissait tandis que son énervement à lui montait. En réalité, il était fatigué et ne parvenait donc plus à gérer aucune frustration, rien de plus. Contrairement à lui, j’étais pourtant capable de le comprendre. Je ne rentrerai pas plus dans les détails par respect pour sa petite personne, mais toujours est-il qu’il y a eu cette fois de trop, ce comportement agaçant de trop, et que j’ai craqué, il n’y a pas d’autre mot ! Alors qu’il montait sur la table basse du salon, j’ai crié après lui tout en l’attrapant au vol et en le « posant » brusquement sur le canapé ! Quand je dis « poser », je suis bien gentille avec moi-même : on n’était pas loin du « jeter » je pense. Il n’a pas eu mal physiquement, certes, mais c’était tout de même un geste violent qui n’est absolument pas acceptable à mon sens.

Heureusement, je me suis ressaisie à la seconde. Je me suis immédiatement assise près de lui, me suis excusée et l’ai câlinée. Je lui ai dit que je l’avais fait une grosse erreur, que je n’avais pas le droit d’agir comme cela envers-lui. Que les adultes aussi faisaient des erreurs. Que je m’en voulais beaucoup. Que je l’aimais très fort. Je me suis mise à pleurer. Il m’a demandé pourquoi, et je lui ai répondu le plus honnêtement du monde que j’étais très triste de m’être comportée comme cela avec lui. Entre temps, il était remonté sur la table, et j’ai bien volontairement totalement ignoré son geste. Nous avons parlé un long moment, tout doucement. Nous nous sommes beaucoup câlinés, puis avons relu notre histoire là où nous nous étions arrêtés avant que tout cela ne commence. Si je dois tirer quelque chose de positif de cet épisode, c’est que nos échanges qui ont suivi ont été très doux et très beaux. J’ai même eu droit à énormément de câlins et de bisous (je suppose que mon P’tit Loup  a simplement senti à quel point je me sentais mal et voulait m’aider à sa manière, rendons-nous compte du sens de l’empathie extraordinaire des tout-petits !).

Ce que j’ai écrit plus tard…

La suite de cet article, je l’ai écrite quelques semaines plus tard, une fois ma sérénité pleinement retrouvée, je pense pouvoir le dire…

Une fois mes esprits repris, j’ai beaucoup pensé : à toutes ces petits choses qu’il aurait fallu que je fasse pour mieux réagir, à toutes ces petites choses qu’il faudrait que je mette en place pour que cela ne se reproduise pas. Et j’ai eu envie de les partager avec vous ici, parce qu’on a tous nos faiblesses et que je sais que ces réflexions pourront aider des mamans ou papa traversant des épisodes similaires !

Parce que, on a beau connaître la théorie, quand on est dans le feu de l’action, avec notre enfant qui nous pousse à bout et une grosse journée dans les pattes, avec la fatigue de tout ce que l’on a déjà fait et le découragement de tout ce qu’il nous reste à faire, il n’est pas toujours si simple de l’appliquer ! Parfois, il suffit d’un geste, d’une parole, d’un refus ou d’une crise de trop pour outrepasser notre seuil de tolérance, pour nous faire perdre notre patience, et malheureusement parfois même notre bienveillance. Ce n’est pas parce que l’on a beaucoup de connaissances théoriques qu’il est toujours évident de les mettre en pratique. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de me sentir perdre le plein contrôle de moi-même, de sentir mes gestes devenir trop brusques et mon ton trop dur, tout en entendant une petite voix dans ma tête me dire : « tu fais exactement ce qu’il ne faut pas faire ! ». Et c’est là je pense qu’il est essentiel de se souvenir de notre « plan d’urgence » à adopter en de telles circonstances : souffler un grand coup, imaginer son enfant blotti contre soi à la naissance, repenser à l’immaturité de son cerveau qui explique ses comportements tout à fait normaux pour son âge, se rappeler qu’il souffre encore plus que nous, passer le relais si possible, et en cas d’extrême nécessité (je parle de dernier recours surtout si l’on est seul avec un tout-petit), s’absenter quelques minutes dans une autre pièce pour pleurer un bon coup/écouter une chanson qui nous calme/taper dans un coussin…

Je pense que cet épisode, associé aux précédents, a déclenché en moi une sorte de déclic. Et maintenant, je me sens mieux, vraiment. J’ai davantage confiance en mes capacités à garder le cap sur le long terme. Je me sens davantage capable de limiter les dégâts pour mon fils en cas de débordements émotionnel, et surtout de faire ce qu’il faudra pour résoudre le problème de fond à ce moment-là.

Et puis, j’ai davantage pris conscience de ces choses que l’on sait pourtant, mais que l’on oublie trop souvent.

Ce n’est pas parce que l’on a beaucoup de connaissances théoriques qu’il est toujours évident de les mettre en pratique, comme je le disais. Surtout que nous portons également le poids de notre propre éducation, qui ne nous aide pas à gérer nos propres émotions. Ça, je le savais plus ou moins, mais je pense que je n’en avais pas assez conscience. Maintenant, cela m’apparait comme une vérité indéniable dont chaque parent devrait pouvoir se rappeler. Il ne faut jamais baisser sa vigilance, notre « nature » première (impulsive dans mon cas) peut revenir au galop sans crier gare…

Un parent est un humain, avec ses faiblesses, ses coups durs, ses craquages. S’il renie ses propres faiblesses, s’il n’accueille pas ses propres émotions, s’il n’admet pas ses propres limites, il va dans le mur. La bienveillance avec soi-même est primordiale pour réussir à être bienveillant avec ses enfants sur le long terme.

Il faut aussi savoir accepter les moments où tout ne se passe pas comme prévu. Souvent, on se fixe un idéal impossible à atteindre, l’image de la petite famille parfaite pour qui tout roule comme sur des roulettes. Mais cette image n’est pas réelle et cette famille n’existe pas ! Il faudrait pouvoir être capable de prendre les choses comme elles viennent avec philosophie, accepter de ne pas toujours tout contrôler. C’est impossible de toutes-façons, avec des enfants ! Il m’est arrivé à plusieurs reprises ces derniers mois, après une situation difficile et limite conflictuelle avec mon P’tit Loup, de relativiser une fois la crise passée et de me dire : tout ça pour ça, vraiment ? Non mais sérieusement, si j’avais lâché prise sur ce détail finalement insignifiant, tout se serait beaucoup mieux passé pour tout le monde ! Ça ne valait vraiment pas le coup ! J’essaie maintenant de me rappeler ce sentiment dans le feu de l’action (ce qui est beaucoup moins facile !), pour parvenir à lâcher prise quand c’est nécessaire avant de regretter une prise de position inutilement trop rigide, simplement parce que le comportement de mon P’tit Loup ne se conformerait pas à mes attentes. Et pour l’instant, ça fonctionne plutôt bien !

Par ailleurs, il est très important de ne pas se noyer dans le sentiment de culpabilité, mais l’utiliser pour avancer. La culpabilité est une réaction très saine. Si vous vous sentez coupable après avoir eu un comportement que vous jugez inadapté auprès de votre enfant, cela veut simplement dire que votre rôle de parent vous tient à cœur, que vous souhaitez mieux faire, que vous aimez votre enfant ! La culpabilité n’est pas mauvaise en soi, bien au contraire ! C’est un outil qui peut vraiment permettre d’avancer, à condition de bien l’utiliser. Par contre, si l’on s’en sert pour se dévaloriser et se décourager : « je suis la pire mère du monde, je n’y arriverai jamais », alors effectivement elle nous paralyse ! Lors de cet épisode, et c’est bien la première fois je pense, la culpabilité que j’ai ressentie m’a réellement aidée à avancer. Elle m’a mis un coup de pied aux fesses pour faire ce qu’il faut pour qu’une telle situation ne se reproduise pas :

Ce que j’ai fait pour me sentir mieux vis-à-vis de la situation (à garder en mémoire lors des difficultés futures):

  • Accueillir mes émotions et ma culpabilité : j’ai le droit de craquer, je suis humaine, voyons pourquoi…
  • Penser à toutes ces situations difficiles que j’ai su gérer avec calme, qui me rendent fière et me permettent de me sentir une maman « pas si mauvaise ».
  • Penser aux beaux échanges qui ont découlé de cet épisode.
  • Penser à des solutions concrètes pour éviter que cela ne se reproduise : j’ai le droit de craquer et d’avoir mes limites, pas de crier sur mon fils ni d’être violente avec lui. Maintenant que je connais mieux mes faiblesses, à moi de trouver des moyens de les gérer pour qu’il n’en soit pas victime.

À faire pour éviter que cela ne se reproduise :

Pour cela, j’ai dû penser aux facteurs déclencheurs typiques, et finalement ils n’étaient pas difficiles à trouver : le manque de sommeil (j’étais très fatiguée ce jour-là), le manque de temps pour moi (j’avais tendance à pas mal m’oublier ces temps-ci), la situation qui n’a pas été prise en main à temps (j’ai senti bien des minutes avant que je risquais de craquer sur mon fils, mais je n’ai pas pris les mesures nécessaires pour empêcher que cela n’arrive). Voilà donc mes petites résolutions :

  • Prendre davantage soin de moi en utilisant le peu de temps libre dont je dispose pour m’accorder des moments privilégiés, des vrais moments de qualité qui me font du bien (lire, prendre un bon bain, boire un verre avec une copine, enfin faire ce fameux massage que l’on m’a offert il y a 1 an, m’accorder une séance chez l’ostéopathe, reprendre le sport, m’accorder des sorties seule avec mon chéri quand ce sera possible à Noël (nous vivons loin de nos familles…), me passer un film qui me fait du bien (tiens, c’est bientôt les fêtes, si je me faisais un petit Love Actually?? 😉 ).
  • Faire attention à mon sommeil: ce jour-là, j’étais fatiguée. Et il est clair que la fatigue est l’ennemi numéro 1 de la bienveillance ! On ne peut pas toujours maîtriser ce paramètre, mais parfois, je me couche tard alors que j’aurais pu me coucher tôt et donc dormir plus…
  • Commander et lire Il n’y a pas de parent parfait d’Isabelle Filliozat, depuis le temps qu’il faut que je le fasse ! Je crois que c’est LE livre à lire lorsque l’on traverse ce type de période, pour se sentir mieux, apprendre à accepter ses faiblesses et à utiliser la culpabilité pour avancer, justement !
  • Penser à un plan d’action concret à mettre en place pour me calmer lorsque je sens que la situation m’échappe ou est sur le point de m’échapper. J’essaierai de penser à respirer un bon coup, imaginer mon fils blotti contre moi à la naissance, repenser à l’immaturité de son cerveau qui explique ses comportements tout à fait normaux pour son âge, me rappeler en cas de crise qu’il souffre encore plus que moi… Si cela ne suffit pas, Jane Nelsen recommande ce qu’elle appelle « le temps de pause ». Il s’agit de s’isoler un petit instant (pas forcément dans une autre pièce, cela peut être simplement un « retrait émotionnel ») pour souffler et essayer de prendre du recul sur la situation. Isabelle Filliozat propose de s’isoler aux toilettes (pour avoir un bon prétexte), d’autres préconisent d’aménager un coin confortable « de retour au calme » qui serait utilisable par les enfants comme par les parents… C’est à creuser ! J’ai lu à plusieurs reprises une astuce qui me paraît super et que je compte mettre en place : avoir sur son téléphone une photo très attendrissante de son enfant (à la naissance par exemple), et la regarder dans ces moments-là. En tous cas, à l’avenir dans une telle situation, j’essaierai de m’isoler un court instant avant qu’il ne soit trop tard, à un point où c’est toujours acceptable pour mon P’tit Loup.
  • Relire régulièrement des passages de livres sur la parentalité positive qui expliquent ce qui se passe dans le cerveau des tout-petits. Parce qu’on a beau le savoir, on l’oublie vite, et je trouve que se remémorer ces faits aide énormément à garder son calme et à faire preuve de plus d’empathie envers son enfant dans les moments difficiles.
  • Me rappeler comment exprimer mes émotions négatives auprès de mon enfant en le respectant et sans l’agresser ! Parce qu’on a bien sûr le droit de dire à son enfant que son comportement nous énerve, qu’on n’en peut plus, que l’on atteint nos limites de patience… le tout est la manière de le dire ! En parlant en « je » plutôt qu’en « tu », en condamnant ses actions et non sa personne, en gardant son calme (ce qui n’empêche pas d’avoir un ton ferme si besoin), on peut communiquer ses émotions avec bienveillance. Et c’est un réel soulagement ! Encaisser des comportements qui nous semblent inacceptables sans rien dire et le meilleur moyen de finir par exploser sans raison en agressant son enfant, qui ne plus n’aura rien vu venir… J’y fais bien attention ces jours-ci et je dois dire que ça m’aide beaucoup !
  • J’ai entendu une fois un conseil que je trouve très pertinent mais que je ne mets pas assez en pratique. Il s’agit de penser, le soir au moment de se coucher par exemple, à tout ce qui s’est bien passé dans la journée, et tout ce qui s’est moins bien passé. D’essayer d’analyser pourquoi, pour à l’avenir reproduire les bonnes choses et éviter de reproduire les mauvaises. Je vais tâcher d’y penser !

J’ai aussi pensé aux facteurs déclencheurs du côté de mon P’tit Loup, il ne faut pas les oublier ! Et clairement, un gros facteur ces temps-ci, c’est la fatigue ! J’ai dû essuyer plusieurs crises monumentales à l’extérieur, parce que j’étais sortie avec lui alors que sa nuit avait été écourtée par exemple. En de pareilles circonstances et tant que c’est possible, je sais maintenant qu’il ne vaut mieux pas, priorité à la sieste. Et tant pis si on loupe la séance de psychomotricité du jeudi matin, on se rattrapera une autre fois… En ce moment, je ne peux juste pas me permettre ce genre de sortie s’il n’a pas assez dormi… Et si la situation devient difficile mais que je sais que la cause réelle est la fatigue, j’essaie de me le rappeler en boucle, pour ne pas me braquer au moindre comportement agaçant mais finalement sans importance, mais plutôt chercher à l’apaiser au maximum pour finalement l’amener à la détente et au sommeil. Je sais aussi qu’il est en pleine période sensible de l’ordre, et que la moindre perturbation dans ses routines peut avoir des conséquences vraiment pénibles, alors j’essaie aussi de le garder en mémoire et de m’adapter en conséquence.

Enfin, il faut bien avoir en tête que ce n’est pas parce que l’on n’a pas réussi à faire preuve de bienveillance dans telle ou telle situation que l’on n’est pas un « parent bienveillant ». Un parent bienveillant n’est pas infaillible. Je ne me pose plus la question « suis-je toujours une maman bienveillante ? »  ou « vais-je le rester ? », parce qu’à la réflexion, à partir du moment où j’essaie constamment de rectifier le tir, d’analyser mes inévitables erreurs pour ne plus les reproduire, de m’en servir tous les jours pour devenir une meilleure maman et faire preuve davantage de bienveillance justement, alors oui, je suis une maman « bienveillante » ! Et si vous vous retrouvez dans cette description, il en est de même pour vous donc ne doutez plus ! 🙂

Je suis heureuse de constater aujourd’hui que je suis en paix avec la Floriane de ce moment-là qui a mal agit. Je comprends mieux ses réactions et ses émotions, je comprends sa culpabilité de l’instant que je ne ressens plus désormais. Je suis vraiment passée à autre chose depuis. Il s’est écoulé quelques semaines, et il y a bien eu quelques fois où j’ai élevé le ton plus que je n’aurais dû, mais rien de dramatique je pense, d’autant plus que j’ai été capable de me ressaisir immédiatement et d’expliquer à mon P’tit Loup ce qui se passait en moi. Bien sûr qu’il y aura à nouveau des moments difficiles où je n’en pourrai plus. Et bien sûr que je commettrai d’autres erreurs : elles sont normales et mêmes inévitables. Mais je pense avoir maintenant en moi davantage de ressources pour mieux gérer ces situations, ou au moins, de me servir de ces erreurs pour m’améliorer en tant que maman. Enfin je l’espère…

Voilà pour cet article un peu particulier ! C’est le cœur lourd que je l’ai commencé, mais bien plus sereine et pleine d’optimisme que je le termine 🙂 . D’autant plus que je dois dire que depuis quelques jours, nos journées sont particulièrement belles !❤️

Et vous, avez-vous des expériences similaires à partager ?


13 thoughts on “J’ai perdu ma bienveillance… et après ?

  1. Morgane Répondre

    c’est bizarre mais d’un côté « ça fait du bien » de savoir que toi aussi ça t’arrive de craquer, que ça arrive à tout le monde. Je me surprends souvent en train de crier après mon fils, à chaque fois je me rends compte que ça sert à rien, que c’est une façon pour moi de me « défouler » mais que ça ne fait pas avancer les choses, au contraire, mais avec la fatigue et les hormones, il n’y a souvent pas d’autres solutions qui me viennent à l’esprit, et en plus souvent il se met à rigoler (par peur ou stress surement mais je ne le ressens pas comme ça à ce moment là) mais du coup j’ai comme l’impression que ça ne lui fait rien, que ça ne l’atteint pas et que du coup je peux me le permettre….
    Il y a quelques jours j’ai vraiment craqué aussi et j’ai été violente, alors que le facteur déclenchant était plutôt minime ou tout du moins il n’y avait pas eu de dur moment avant qui durait et qui aurait pu me pousser à bout. J’ai fondue en larmes, j’ai mis toute la matinée à m’en remettre, je me suis excusée maintes et maintes fois, lui disant que je n’avais pas à faire ça… encore aujourd’hui je m’en veux mais je pense que ça nous permet aussi d’avancer, de nous rendre compte que la limite entre la bienveillance et la veo est très fine et facilement franchissable, que c’est un travail de tous les jours et comme tu dis la théorie est bien différente de la réalité. Je me rends compte aussi qu’il n’y a vraiment pas de parents parfaits malgré les apparences. Ça me fait d’ailleurs penser à cet article que j’ai écrit il y a quelques semaines http://www.maviedemaman21.com/2017/10/maman-parfaitement-imparfaite.html
    Pour le livre d’Isabelle Filliozat je ne l’ai pas encore lu celui-ci mais j’avais écouté sa conférence qui porte le même titre et elle donne déjà beaucoup de réponses et de conseils 🙂

    1. Floriane Répondre

      Oh courage ! C’est sûr que s’occuper d’un bambin enceinte n’est vraiment pas facile… « la limite entre la bienveillance et la veo est très fine et facilement franchissable, que c’est un travail de tous les jours », oh oui ce que tu dis est si juste ! D’ailleurs je suis dit souvent ces derniers temps que heureusement que je disposais de ces outils de parentalité positive etc, parce que sans ça, vu mon tempérament, ce serait sûrement la cata :/
      Merci pour ton article si bien écrit !
      Pour « il n’y a pas de parent parfait », je n’avais pas pensé à aller voir la conférence, mais oui elle est pourtant disponible sur internet il me semble. Merci ! 🙂

      1. Morgane Répondre

        merci 🙂

        oui elle est disponible sur youtube https://www.youtube.com/watch?v=OBTo7RiooaQ

  2. Allouane Djamila Répondre

    Merci beaucoup pour votre article (leçon) à mon sens , en plus des facteurs que vous avez citez , j’ajoute l’âge de votre fils , il traverse la période d’opposition selon la psychologie de l’enfant . Je vous remercie pour votre partage de cette expérience.

    1. Floriane Répondre

      Oui c’est bien vrai ! Merci beaucoup à vous pour votre commentaire 🙂

  3. Mélusine Hoffman Répondre

    Merci pour cet article. Jeune maman, je n’en suis pas encore à ce stade (elle est trop petite) mais je sais que comme tout le monde, ça m’arrivera. Et certains articles avec la théorie parfaite sont juste tellement culpabilisants ! Il est bon de rappeler que chaque parent est humain, et donc faillible. Bref, étaler « ses erreurs » n’est pas facile, alors merci et bravo.

    1. Floriane Répondre

      Merci pour votre gentil commentaire 🙂

  4. Yo Répondre

    Merci beaucoup pour ces conseils ! C est dur d accepter ses erreurs… le plus difficile pour moi c est de prevenir le dérapage.

    1. Floriane Répondre

      Pas toujours facile effectivement ! En avoir conscience c’est déjà énorme, tu es sur la bonne voie ! 🙂 Bon courage !

  5. Chang ParentaliteZen Répondre

    Merci pour ce partage d’expérience, ça permet de déculpabiliser. On est rarement parfait et je pense que justement c’est l’imperfection qui nous rend humain. J’aime beaucoup un livre qui justement s’appelle « Le guide des parents imparfaits : éducation positive »

    J’ajouterai :
    – Savoir passer la main à sa moitié quand on va craquer.
    – Persévérer sur la bonne voie, en se projetant sur ce qu’on aimerait que nos enfants deviennent.

    Le pire ça serait de revenir au nos anciennes habitudes sous prétexte que parfois on craque, ou que parfois la bienveillance n’a pas fonctionné.

    1. Floriane Répondre

      Merci beaucoup pour ces pistes supplémentaires !
      Passer la main effectivement c’est important. De mon coté ce n’est pas toujours évident car dans les moments de crise, souvent mon fils ne veut que moi. Mais je sais qu’il vaut mieux passer la main même si c’est dur, avec son papa qui l’accompagnera tout de même avoir bienveillance, plutôt que de vouloir rester absolument et finir par craquer sur lui…
      La projection je n’y avais pas pensé mais j’adore, merci !

      Et oui je suis bien d’accord avec ton dernier point, j’ai déjà entendu des parents dire que la bienveillance ne fonctionnait tout simplement pas avec leur enfant, c’est dommage…

      Encore merci pour ce commentaire très riche ! 🙂

  6. sophie Répondre

    Bonjour, je découvre votre blog super intéressant, rempli de sujets qui me passionnent. Si je puis me permettre un petit mot, je dirais qu’en voulant trop « appliquer » des principes (même les si beaux principes de parentalité bienveillante et positive), à vouloir trop lire et analyser, nous en arrivons à perdre toute spontanéité, à nous couper de notre ressenti profond, de notre instinct. C’est l’impression que j’ai depuis que je m’intéresse à ces principes, que j’essaie de les reconnaître dans ma propre manière de vivre et de faire. Cependant, je pense qu’il reste important que le quotidien ne devienne pas l’application d’un mode d’emploi créé par Maria Montessori ou d’autres bons pédagogues. Un parent n’a pas à être un bon élève !
    Justement, les Indiens de l’Amazonie étudiés dans le livre dont vous parlez, « l’enfant continuum », suivent leur instinct, écoutent ce qui se passe autour d’eux, s’inscrivent dans leur culture… je ne crois pas qu’ils se mettent une pression monstrueuse pour « être bienveillant », ils le sont, tout simplement.
    Je crois que nous sommes un peu perdu(e)s en tant que parents car notre culture occidentale se trouve dans un faisceau d’influences (celles dont on ne veut plus, avec l’autoritarisme, l’enfant « violenté » au quotidien dans les mots et les gestes, et celles qui nous inspirent, comme la bienveillance, le continuum, etc.), et au final, en voulant à tout prix « appliquer » ce qui nous semble le mieux, nous en perdons peut-être nos élans naturels.
    Nous sommes tellement bombardés de livres et d’informations (même les plus belles et apaisantes, j’insiste), que cela devient des injonctions sournoises qui, au final, recréent une forme de culpabilité larvée dès que nos émotions prennent le dessus. Nous ne sommes pas que des êtres de rationalité (« il faut que je sois bienveillante, il faut que je sois positive, il faut que je m’accorde du temps, il faut que je fasse des discours à mon enfant », etc…), mais aussi d’émotions, de sentiments. Nous n’avons pas à trop culpabiliser de nos émotions, nos enfants doivent aussi apprendre à reconnaître les limites de ce que nous pouvons supporter. Si l’on craque, eh bien oui, on s’en rend compte et l’on va câliner et rassurer notre enfant. Mais il ne faut pas que tout devienne un drame intérieur, une flagellation ! C’est comme cela qu’ils seront rassurés aussi, en voyant que nous pouvons éprouver des émotions fortes, que nous ne sommes pas constamment en train de refouler nos ressentis, et que nous savons ensuite en parler, les rassurer, les câliner, puis passer à autre chose.
    Tout cela pour dire qu’en lisant votre blog, si précieux, si délicat, j’ai un peu l’impression que vous vous mettez parfois trop la pression par rapport à vos lectures et influences. Elever un enfant, ce n’est pas suivre des recettes, je crois, c’est aussi savoir qu’elles existent, les intégrer, puis les « oublier », pour ensuite, tout simplement, LES VIVRE.

    1. Floriane Répondre

      Bonjour Sophie et merci pour ce commentaire si riche !

      Je trouve votre réflexion très pertinente, et je suis en partie d’accord. Effectivement, l’idéal serait de pouvoir écouter seulement notre instinct profond, et à ce moment là il n’y aurait pas besoin de livres, comme chez les Yékwanas ^^ Mais le problème, c’est que souvent, notre instinct a été faussé/perturbé par notre propre éducation, les modèles que nous avons reçus, les violences éducatives dont nous avons été victimes et qui nous empêchent d’être toujours comme on le voudrait avec nos enfants. Et c’est sans parler de la pression de l’entourage, des conseils allant à l’encontre de ce que devrait être notre instinct justement, avec des menaces du type « si tu ne punis pas, tu en feras un enfant roi ». Pour toutes ces raisons, la bienveillance n’est pas « naturelle » comme elle devrait être. Effectivement on intellectualise des choses qui devraient être naturelles et instinctives, mais dans notre société cela me paraît nécessaire. Nous avons tout à réapprendre… Je sais que pour ma part, ces lectures m’aident énormément, et je pense sincèrement que sans elle, ma relation avec mon fils ne serait pas celle que nous partageons aujourd’hui. Parce que mon « instinct », ma réaction spontanée et « naturelle » serait de lui crier dessus [j’ai toujours eu beaucoup de mal à gérer mes émotions négatives], et probablement que ne disposant pas d’autres outils, je le punirais/abuserais de mon pouvoir sur lui.

      Mais là où je te rejoins tout à fait, c’est qu’il faut en effet savoir prendre du recul sur ces lectures et ne pas tout prendre pour argent comptant. Pour ma part, je crois bien qu’il y a toujours au moins un petit point sur lequel je ne suis pas d’accord, quelque soit l’auteur que je lis. Et d’ailleurs, ils ne disent pas toujours tous exactement la même chose ^^ A nous ensuite de faire le point sur tout ça et d’avoir notre réflexion propre. D’écouter ce que nous dit notre cœur aussi, et surtout d’écouter notre enfant, bien entendu ! 🙂

      A bientôt et encore merci d’avoir partagé ta réflexion ! 🙂

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