Avant d’avoir mon P’tit Loup, je pensais comme beaucoup que le parc était un achat de puériculture incontournable. Nous n’en avions pas acheté puisque nous avions pu en récupérer un gratuitement, mais nous pensions bien qu’un jour ou l’autre, nous serions obligés de nous en servir. Et bien finalement, ce parc est resté bien rangé dans son carton, et nous venons de le vendre ! Il y a plusieurs choses que j’ai comprises depuis, et j’ai envie de faire part de ma réflexion qui pourra j’espère aider de futurs et nouveaux parents dans la leur.
La première chose, c’est qu’il y a je pense un immense décalage entre le cœur que mettent les parents dans le choix d’un parc pour leur bébé, et les bénéfices réels de ce parc pour leur enfant. On choisit celui qui a l’air le plus confortable, avec un matelas un peu mou mais pas trop, on y ajoute un tour de lit pour qu’il soit bien « douillet », on y met des petits jeux, des peluches, des musiques… C’est vrai que c’est tellement mignon, ça fait envie ! Je me souviens que lorsque mon P’tit Loup n’avait que 2-3 mois, lors d’une petite virée dans un magasin de puériculture, j’ai presque culpabilisé, en voyant ces parcs si joliment aménagés, de ne pas lui en avoir préparé un pour lui !
Oui, je commençais à me laisser séduire. Je me suis même renseignée sur des modèles de matelas étant ajustés à la taille de mon vieux parc ! Mais il y avait une chose, à ce moment, que je n’avais pas en tête : le parc, comme de nombreux autres objets de puériculture, a été conçu et imaginé pour plaire aux parents, non pour répondre aux besoins réels du bébé. N’oublions pas que ce sont les parents qui prennent la décision d’achat, et a fortiori, ce sont eux que les fabricants cherchent à séduire… On nous vend le parc pour son côté « pratique » : « vous pouvez le mettre dedans le temps de cuisiner/faire le ménage/ranger etc, vous serez tranquille ». Les petites décorations qu’on y ajoute sont adorables, mais je pense encore une fois qu’elles font plus plaisir aux parents qu’au bébé. Peut-être bien que le bébé, si on lui demandait son avis, aimerait mieux voir ce qui se passe dans la maison, participer aux échanges et aux tâches quotidiennes (à sa manière bien sûr), plutôt que de rester cloisonné dans son parc, aussi joli soit-il… Et s’il existait d’autres moyens que l’isolement et le cloisonnement pour assurer sa sécurité ?
Heureusement, ma réflexion a évolué depuis. J’ai découvert la motricité libre puis la pédagogie Montessori, et alors tout est devenu clair et limpide à mes yeux : je ne souhaitais pas de parc pour mon bébé. Ce choix n’est pas toujours bien compris ni même accepté : pour l’immense majorité des gens, le parc est indispensable, et l’on est presque accusé d’inconscience lorsque l’on décide de ne pas y avoir recours. Pourtant, plus j’y pense, plus je suis convaincue que non seulement le parc n’apporte rien de positif au bébé, mais en plus, s’il est utilisé de manière abusive, entrave son développement à plusieurs niveaux.
LE PARC LIMITE LE BÉBÉ DANS SES EXPLORATIONS MOTRICES
Dès qu’il sait se déplacer, le parc fait obstacle et empêche le bébé de se mouvoir librement. Par exemple, en arrivant près des barreaux, il pourra manquer de place pour faire demi-tour, se retourner, s’asseoir… Il y sera très certainement trop à l’étroit pour mener à bien ses explorations motrices !
De plus, pour explorer pleinement ses capacités motrices, il a besoin d’un environnement riche dans lequel il puisse utiliser des éléments pour prendre appui, se redresser, grimper, escalader… Même en aménageant intelligemment le parc avec quelques éléments (pour peu qu’il soit assez grand !), jamais il ne pourra offrir la diversité et la richesse d’un salon, d’une chambre, d’une salle à manger ! Son parc, le bébé en aura vite fait le tour !
Quel dommage, quand on sait à quel point ces premières expériences sont importantes pour son développement moteur (c’est en forgeant qu’on devient forgeron !) comme pour sa « construction psychique », pour reprendre les termes de Maria Montessori (je reviendrai sur ce second point par la suite !).
Petit aparté qui me semble avoir son importance : il est erroné de penser que le parc aide le bébé à se mettre debout, comme on l’entend souvent. Pour bien construire sa motricité, le bébé a besoin de maîtriser les positions entre les postures, c’est-à-dire de passer par la position accroupie ou par le 4 pattes. Dans un parc, il saute ces étapes puisqu’il se hisse en tirant sur ses bras. De plus, en agissant ainsi, il ne prend pas ou peu appuie sur ses pieds. Or, pour développer une marche efficace avec un bon équilibre, il doit d’abord savoir se mettre debout avec des appuis stables, et avoir l’aisance de pouvoir retourner au sol puis se remettre debout sans difficultés… L’apprentissage de la position debout « grâce aux barreaux » du parc n’est donc certainement pas un argument valable en sa faveur !
LE PARC EMPÊCHE LE BÉBÉ D’EXPLORER SON ENVIRONNEMENT
Maria Montessori explique qu’entre 0 et 6 ans, l’enfant est doté d’un « esprit absorbant » qui puise dans l’environnement ce dont il a besoin pour se construire, que ce soit d’un point de vue personnel, intellectuel et psychique. Poussé par une force intérieure très puissante, l’enfant apprend une quantité phénoménale de nouvelles choses sans même s’en rendre compte, simplement en suivant ces élans de vie qui le traversent et en absorbant les connaissances qui en découlent (merveilleux, n’est-ce pas ?). Il traverse un certain nombre de « périodes sensibles » pendant lesquelles toutes son attention est portée sur une acquisition en particulier : il est alors particulièrement sensible à tout ce qui est favorable, dans son environnement, au développement de ce caractère précis et recherche activement les situations lui permettant de développer cette acquisition. Lorsqu’il parvient à se mettre en situation, il est capable d’une concentration intense, et ressent à l’issu de ce moment une grande joie, une paix intérieure. Une fois l’acquisition faite, la sensibilité cesse. Si l’enfant rencontre des obstacles à la pleine réalisation d’une période sensible (un environnement inadapté, un adulte l’empêchant de faire ses expériences…), il a comme « manqué le coche », et la capacité en question sera bien plus difficile à acquérir par la suite.
« Si l’enfant n’a pas pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais. »
Maria Montessori insiste sur l’importance de respecter ces élans d’apprentissage de l’enfant lors de cette « période constructrice », et de ne surtout pas le freiner.
« À aucun âge de la vie, l’aide intelligente n’est plus nécessaire qu’à celui-là, car chaque obstacle survenant alors diminuera chez l’enfant les possibilités de perfectionnement dans son œuvre constructrice. »
Le bébé a envie, mais surtout besoin de se mouvoir, grimper, toucher, manipuler, déplacer les objets, etc. Il a un besoin presque vital d’être libre d’explorer, de découvrir, d’apprendre. C’est au travers de ces entreprises et expériences qu’il entre en lui des connaissances sur lui-même et son environnement, développe pleinement ses capacités, prend confiance en lui, développe son autonomie, sa curiosité … et ainsi se construit !
L’usage du parc pour bébé va donc complètement à l’opposé de la pensée Montessorienne, à laquelle j’adhère totalement. Le parc est probablement l’obstacle le plus grand que le bébé puisse rencontrer ! L’esprit Montessori, c’est justement d’adapter l’environnement au bébé (en le sécurisant) et de le laisser l’explorer librement et à son rythme, selon ses périodes sensibles. De lui fournir un environnement le plus riche possible, lui permettant de puiser les éléments dont il a besoin pour la pleine réalisation de cette lourde tâche. Et de le faire participer au maximum à la vie de la maison !
Maria Montessori qualifiait le lit à barreaux de « prison » et de « cage » pour les bébés qui se déplacent. Qu’aurait-elle dit du parc ? En lisant les lignes suivantes, il saute aux yeux que ses propos prennent également tout leur sens appliqué au parc pour bébé…
« Le lit des enfants qui savent déjà se mouvoir seuls est une hérésie. Différent du berceau qui a sa beauté et moelleux, différent du lit des grandes personnes fait pour s’étendre commodément et dormir, ce qu’on appelle le lit d’enfant est la première prison qu’offre la famille à ces être qui luttent pour leur existence intellectuelle. La haute cage de fer (quoiqu’elles sont plus en bois de nos jours) dans laquelle les parents les font descendre pour trouver le gîte forcé est à la fois une réalité et un symbole. Les enfants sont les prisonniers d’une civilisation construite exclusivement par l’adulte pour le bien de l’adulte, qui se resserre toujours davantage, ne laissant à la liberté de l’enfant qu’un espace progressivement réduit. »
Il me semble également important de préciser qu’elle qualifie le segment de vie 0-2 ans comme le plus important de toute la période constructrice. Or, à quel âge met-on les enfants dans des parcs ?
Mettre son bébé régulièrement de longs moments dans un parc, c’est l’empêcher de révéler pleinement son potentiel.
LE PARC EXCLUT LE BÉBÉ DE LA VIE DE LA MAISON
Mon P’tit Loup a été une fois dans un parc pour bébé lorsqu’il avait 14 mois : nous étions invités et nos hôtes nous ont proposé de l’y mettre le temps du repas. Nous étions une dizaine de personnes à table, et lui a passé 3 minutes maximum dans ce parc, le temps de faire le tour des quelques jouets qu’y s’y trouvaient. Ces 3 minutes passées, il nous a appelés frénétiquement, et il n’était plus question pour lui de retourner dans ce parc. Peut-on l’en blâmer ? Aimerions-nous, lorsqu’il y a de l’activité et de la convivialité dans une maison, être mis à l’écart de la sorte ? Vous imaginez-vous dans une situation où vos proches mangent ensemble, discutent, rient, passent un bon moment, et vous demandent à vous de rester seul à l’autre bout de la pièce, entre des barreaux, avec un livre ou un sudoku pour vous occuper ?! Bien sûr que non !
J’ai vu un jour une vidéo de vie quotidienne où les parents avaient recourt au parc à plusieurs reprises dans la soirée pour leur fils d’1 an. D’abord, ils l’y mettaient pour pouvoir « préparer le repas tranquilles ». Ensuite, ils lui donnaient à manger dans sa chaise haute, puis l’y mettaient à nouveau pour pouvoir eux « manger tranquilles » sur le canapé. Peut-être que ces parents n’y avaient simplement pas pensé, je ne leur jette pas la pierre, c’est plus ou moins ce modèle qu’impose notre société. Mais il me semble qu’il existe d’autres moyens de s’organiser avec un bébé de cet âge. Des moyens qui à la fois permettent aux parents de préparer le repas tout en garantissant la sécurité de l’enfant, et surtout qui permettent de l’inclure dans la vie de la maison et de passer du temps de qualité avec lui, en famille ! Et en plus, en lui apprenant des choses 🙂 !
Tout d’abord, on pourrait lui permettre de participer à la préparation du repas. Je pense que tous les bébés seraient ravis ne serait-ce que d’observer leurs parents éplucher les légumes, couper la viande… simplement assis dans leur chaise haute ! Pour ces tâches-là, il est facile de s’installer autour d’une table avec bébé. Ensuite, un enfant d’1 an est tout à fait capable d’accomplir quelques tâches très simples, et y prend beaucoup de plaisir ! On peut lui demander de laver les légumes en les trempant dans une bassine d’eau par exemple, il en sera sûrement enchanté (c’était un grand succès chez nous) ! Les choses se compliquent un peu quand arrive le moment de la cuisson, mais là aussi il existe des astuces : la grande majorité des bébés d’1 an se mettent debout, on peut donc les installer sur une tour d’apprentissage (je ferai prochainement un article sur la question) qui leur permette de voir ce qui se passe à hauteur du plan de travail, des plaques de cuisson (à une distance raisonnable et sous haute surveillance évidemment). Le portage au dos peut aussi rendre service dans ces moments là. En procédant ainsi, le bébé participe, découvre, apprend, éveille sa curiosité, ce n’est que du positif ! Alors oui, la préparation du repas peut être un peu plus longue qu’à l’ordinaire, mais je pense que c’est un investissement qui en vaut la peine !
Ensuite, quand vient le moment du repas, pourquoi ne pas manger tous ensemble, en famille ? En s’installant tous ensemble autour de la table, bébé dans sa chaise haute, ce dernier ne craint absolument rien et les parents peuvent « manger tranquilles » pendant que lui aussi prend son repas ! Et en plus, c’est un gain de temps énorme qui compense largement le petit temps perdu lors de la préparation du repas. Les bébés d’1 an sont généralement capables de manger seuls si on leur permet de le faire (c’était le cas du bébé de cette vidéo, puisque justement, ses parents disaient le mettre dans le parc pour ne pas qu’ils leur « chipe à manger » ^^). S’il demande à être nourri malgré tout, s’il n’est pas gérable de lui donner une petite cuillérée par-ci par-là pendant le repas, on peut toujours le faire manger avant, mais rien n’empêche de l’impliquer tout de même au repas « des parents » en l’installant à table avec le reste de la famille ! 🙂
Je pense cette manière de faire est vraiment bénéfique pour le bébé, qui participe activement à la vie de la maison, passe du temps de qualité avec ses parents, et ainsi se sent un membre à part entière de la famille, plutôt que d’être isolé dans son parc la majeure partie de la soirée…
Parfois, le parc est utilisé lorsque le bébé est tout petit et ne se déplace pas encore. Dans ce cas, il n’a d’utilité que le côté « petit coin cocon » pour le poser dans la journée… puisqu’il ne risque absolument pas de se « sauver » (la fonction « sécurité » n’a l’a aucun sens) ! Je comprends tout à fait que l’on veuille réserver un petit coin cocon à son tout petit bébé, mais alors pourquoi le mettre entre des barreaux ou un filet ? Encore une fois, je préfère nettement l’approche Montessorienne, qui propose de créer un « Nido » composé d’un simple matelas au sol, au-dessus duquel on pourra éventuellement accrocher un mobile depuis le plafond, et à côté duquel on pourra ajouter des petits tableaux, un miroir, des hochets… On peut également, si l’on ne souhaite pas spécialement appliquer la pédagogie Montessori, simplement poser le bébé au sol sur une petite couverture ou un tapis de gym, et poser près de lui quelques hochets et peluches. Ainsi, quand il est allongé dans son « petit coin », il ne perd pas une miette de ce qui se passe dans la pièce : il voit ses parents, ce qu’ils font, et n’est en aucun cas isolé de la vie de la maison…
LE PARC SUR-PROTÈGE LE BÉBÉ ET NE LUI APPREND PAS A FAIRE ATTENTION
L’argument principal en faveur de l’usage du parc est la sécurité : le parc assure sécurité au bébé pendant que ses parents font autre chose. Cet argument, je le comprends, c’était même la raison principale pour laquelle j’avais sérieusement envisagé le parc pour mon P’tit Loup. Mais je pense aujourd’hui que ce n’est pas non plus un argument valable.
Mettre son bébé dans un parc, c’est comme le mettre dans une « bulle » : on le coupe du monde extérieur pour le garder en sécurité. Au-delà des impacts déjà évoqués que cette attitude peut avoir sur son développement, je ne crois pas qu’elle permette d’atteindre l’effet recherché. Je dirais même que plus j’y réfléchis, plus je suis convaincue du contraire !
Un enfant ne peut être gardé « sous cloche » indéfiniment. Il y a bien un moment où le parc ne sera plus utilisable (car il l’escaladera, le fera bouger, refusera catégoriquement d’y aller, ou tout simplement parce que cela ne se fait pas de mettre son enfant dans un parc jusqu’à ses 2-3 ans !), et pourtant, son envie d’explorer son environnement sera toujours aussi intense ! S’il a été limité dans ses explorations, s’il a toujours été coupé de tous les dangers de la maison, comment aurait-il pu développer une quelconque notion du danger ? Et qu’adviendra-t-il alors, maintenant qu’il se retrouve en contact avec ces dangers potentiels, tout en étant physiquement et intellectuellement plus apte à se mettre en danger ? Parce que nous parents avons beau faire notre maximum assurer une surveillance de tous les instants, nous ne sommes jamais à l’abri d’une seconde d’inattention pendant laquelle notre bambin sera susceptible de renverser sur lui la casserole d’eau bouillante ou de toucher le four brulant !
Je trouve qu’il est très intéressant de faire le parallèle avec l’un des concepts de la théorie du « concept du continuum » de Jean Liedloff. Cette auteure a vécu dans une tribu « primitive » d’Amérique du Sud pendant 2 ans et demi (les Yékawanas), pendant lesquelles elle a observé de nombreuses différences frappantes entre la façon d’élever les enfants de ce peuple et la façon occidentale, et surtout, des contrastes immenses dans les comportements de ces enfants. Parmi ses observations, elle a relevé que les enfants Yékwanas sont bien plus aptes à veiller à leur propre sécurité que les enfants occidentaux : alors que leurs parents les laissent jouer près d’un puis de 5 mètres de profondeur sans aucune protection, il n’y a aucun accident ! En occident, de nombreux enfants se noient dès que l’on oublie de mettre la barrière de la piscine… Sa théorie est que les enfants occidentaux perdent le sens du danger qu’ils devraient avoir naturellement, justement parce que leurs parents se chargent de veiller à leur sécurité à leur place, au lieu de les responsabiliser en les laissant expérimenter un maximum de choses par eux-mêmes :
« Il semble que tout réside dans la prise de responsabilités. Chez les enfants occidentaux, le mécanisme permettant de veiller sur soi ne fonctionne que partiellement puisqu’une grande partie de cette tâche est prise en compte par les adultes. Ayant la redondance en horreur, le continuum supprime donc toutes les responsabilités que les adultes reprennent à leur compte. Il s’ensuit une diminution de l’efficacité étant donné que personne d’autre ne peut être plus constant et plus alerte que soi-même. »
Je trouve que cela mérite réflexion ! (Pour en savoir plus sur le passionnant « concept du continuum », je vous invite à lire l’article de Happynaiss que je trouve super ! ). Dans le même esprit, j’avais un jour lu un témoignage d’une maman dont le bébé de 15 mois, habitué à être toujours attaché à sa chaise haute par une sangle, en était tombé justement le jour où ses parents avaient oublié de la lui mettre. En parallèle, un autre bébé du même âge qui n’était jamais attaché à sa chaise, puisqu’il y montait et en descendait de lui-même (il s’agissait d’une chaise haute évolutive qu’un tout petit puisse « escalader »), n’en tombait jamais et était même parfaitement à l’aise pour gérer ce vide autour de lui… (Et je le constate également avec mon P’tit Loup, qui a ce type de chaise depuis ses 18 mois).
Attention, je ne dis pas qu’il faille délibérément mettre son bébé en danger, bien entendu 🙂 . Mais il me semble que c’est en l’impliquant dans la vie de la maison et en le laissant découvrir un maximum de choses par lui-même tout en le surveillant de près et en l’accompagnant si nécessaire, qu’il apprendra à faire attention.
Je pense qu’il est important pour les tout-petits de connaître ces objets potentiellement dangereux que l’on utilise au quotidien, afin justement de savoir être prudent le jour où ils y seront confrontés, et où nous pourrions avoir le dos tourné ! Pour aider mon P’tit Loup dans cet apprentissage, je n’ai pas hésité à lui faire percevoir les risques par lui-même lorsqu’il m’accompagnait lors des tâches quotidiennes. Lorsqu’il était encore bébé, je le portais dans mon dos en cuisinant, et je le prévenais, je lui expliquais : « là, ça fume parce que c’est très chaud, il faut faire très attention ». Assez tôt, je l’ai même invité à le sentir par lui-même en lui proposant d’approcher légèrement sa main (à une distance raisonnable bien sûr) pour sentir la vapeur chaude qui sortait de la casserole. J’ai procédé de la même manière pour le four, les radiateurs. Aujourd’hui, à 2 ans tout rond, il est très fréquent qu’il pointe du doigt la casserole qui boue, le four chaud ou les radiateurs en disant « chaud », « dangereux », « brûle » ! Mieux : lorsqu’il a envie de toucher un radiateur, il me demande au préalable s’il est trop chaud ou non… Lorsqu’il a commencé à manifester de l’intérêt pour les couverts peu après l’âge 1 an, je l’ai invité à effleurer du doigt la pointe de sa fourchette, et même de la mienne, pour qu’il sente que « ça pique » et qu’il s’agit là d’un objet à manier avec précaution. Idem avec les couteaux ! A ses 16 mois, il rangeait sans problèmes tous les couverts du service (excepté les couteaux vraiment pointus que je retirais au préalable) dans notre panier à couverts en prenant bien soin de faire attention aux petites dents des couteaux et aux pointes des fourchettes, et il n’y a jamais eu de problème 🙂 .
Dans le même esprit, je pense que la meilleure attitude à adopter lorsqu’un tout-petit se lance dans une entreprise motrice un peu périlleuse pour lui (un bébé qui escaladerait un tabouret par exemple) est de le laisser faire sans intervenir directement auprès de lui (ni physiquement, ni verbalement), mais de se rapprocher (le plus discrètement possible pour ne pas interrompre sa concentration) et de surveiller attentivement afin de pouvoir intervenir immédiatement en cas de danger réel. C’est là tout l’esprit de la motricité libre ! C’est l’attitude que nous avons adoptée avec mon P’tit Loup, et aujourd’hui je constate qu’il ose toujours entreprendre ce type de petits défis, tout en faisant preuve de prudence, évaluant les situations et prenant des décisions de manière tout à fait raisonnable ! Par exemple, en ce moment, il a très envie d’apprendre et de s’exercer à descendre les escaliers debout. S’il y a une rampe, il s’y accroche pour descendre en marchant sur ses deux jambes. Mais s’il n’y en a pas, il descend en arrière, à 4 pattes. Et je n’ai pas besoin de le lui dire…
Si l’on aborde le développement du sens du danger de cette manière, l’argument de la sécurité en faveur du parc pour bébé ne tient plus du tout la route !
Par ailleurs, je pense qu’il est bon de se questionner sur les messages que l’on transmet à son enfant en le mettant dans un parc. L’isoler de cette manière ne reviendrait-il pas à lui dire « Tu n’es pas capable d’affronter le monde extérieur qui est trop dangereux pour toi ? ». Est-ce vraiment le message que l’on souhaite lui faire passer ? Ne devrions pas plutôt lui donner confiance en ses capacités à gérer les situations un peu plus compliquées, et l’inviter à s’ouvrir au monde ?
Petit aparté : Je trouve qu’il est intéressant de noter que ce sont souvent ces mêmes parents accusés de trop « couver » leurs enfants et de les empêcher de grandir/d’être autonomes (car ils pratiquent le maternage) qui sont ensuite accusés d’inconscience parce qu’ils n’utilisent pas de parc et laissent leurs bébés explorer seuls et librement (car ils pratiquent la motricité libre) !
SANS PARC, COMMENT FAIRE ?
Arrivé à ce stade de mon article, vous vous demandez peut-être : « d’accord, il est peut-être mieux de se passer de parc, mais concrètement, comment fait-on au quotidien ? ».
J’ai déjà partiellement évoqué ce point, mais je tiens à développer davantage pour aider un maximum les parents se posant cette question !
Vous pourrez remarquer que finalement, la majorité de ces outils s’avèrent plus utiles qu’un parc dans la gestion des situations citées avec un bébé, puisque non seulement ils permettent aux parents de vaquer à leurs occupations, mais en plus ils répondent aux besoins réels du bébé, qui donc a plus de chances de rester calme pendant ce temps-là, ce qui est bien plus agréable pour tout le monde 🙂 ! (Parce que mettre un bébé dans un parc ne garantit certainement pas qu’il y reste jouer tranquille sans rien demander pendant 20 minutes !).
Sécuriser l’environnement
Je pense que c’est la première chose à faire ! Plutôt que de vivre dans un environnement dangereux pour le bébé, et de le mettre dans un parc pour qu’il y soit en sécurité, pourquoi ne pas sécuriser l’environnement pour qu’il puisse y accéder librement ? Adapter l’environnement au bébé me paraît essentiel et je pense que de toutes façons, que l’on utilise un parc ou non, il faudra bien le faire un jour ou l’autre (comme je l’ai déjà dit, on ne garde pas un bambin dans un parc indéfiniment…).
Alors c’est sûr qu’en pratique, certaines pièces peuvent être plus difficiles à sécuriser au point de pouvoir y laisser un bébé qui se déplace en rampant ou à 4 pattes. De notre côté, nous n’avions pu rendre notre salon sûr à ce point : il restait quelques fils qui trainaient dans quelques coins que l’on ne pouvait dissimuler, la lampe du salon me paraissait bien haute (et si bébé s’y accrochait ?)… C’était suffisamment sûr pour le laisser crapahuter en gardant un petit œil sur lui, mais pas pour le laisser sans aucune surveillance. Bref, je sais qu’en pratique ce n’est pas si simple. Mais je pense qu’il est accessible à tous de prévoir ne serait-ce qu’une pièce parfaitement sécurisée, de manière à pouvoir y laisser un petit bébé seul quelques minutes. Chez nous, il s’agissait de sa chambre. Si nous avions besoin de laisser notre P’tit Loup seul quelques minutes (pour sortir les poubelles ou aller chercher le courrier par exemple), nous savions que là, il ne risquait absolument rien. A partir du moment où l’on aménage une pièce de cette manière, le parc n’a tout simplement plus lieu d’être. Notre « parc » à nous, c’était sa chambre ! 😉
Porter son bébé
Le portage est d’une grande aide pour se passer du parc ! Il est d’un grand secours tout simplement pour s’occuper d’un bébé tout en vaquant à ses occupations ! On peut faire un certain nombre de tâches ménagères avec un petit nourrisson porté contre soi en écharpe, en ventral. Le fait qu’il soit tout petit permet de voir ce que l’on fait et d’avoir un minimum de place devant soi !
Lorsque le bébé grandit, on pourra le porter en dorsal le temps d’accomplir une tâche ménagère sans problème 🙂 . Il sera même certainement plus que ravi de vous observer préparer le repas ou étendre le linge ! Et vous, vous n’aurez pas besoin de vous soucier de ce qu’il est en train de faire, surtout s’il se déplace…
L’impliquer dans ce que l’on fait
Une autre astuce est d’impliquer le bébé dans son activité pour le garder près de soi. Par exemple, une fois que mon P’tit Loup se mettait assis, je lui proposais en faisant la cuisine quelques ustensiles (des boîtes, des casseroles, des cuillères en bois) avec lesquels il pouvait jouer au sol, tout près de moi. Cela l’occupait bien, et moi, j’avais un œil sur lui ! On peut faire de même dans les autres pièces de la maison : dans la salle de bain en lui donnant une brosse ou du coton, dans la buanderie en le laissant fouiller dans le panier à linge… Quand le bébé grandit, on peut l’impliquer d’avantage : dès 1 an, il peux se charger de petites missions comme mélanger la pâte à gâteau, rincer les légumes, mettre les vêtements dans le panier… Dans la cuisine, on pourra si nécessaire utiliser la tour d’observation, ou tout simplement l’asseoir près de soi dans sa chaise haute ! En procédant de cette manière, le bébé n’est ni « dans nos pattes », ni en train de nous réclamer, ni exclu ! En général, il est même très content de participer et l’on peut avancer nos petites tâches sans soucis !
ET SI L’ON PRÉFÈRE TOUT DE MÊME AVOIR UN PARC ?
Je ne dis pas qu’il faille absolument bannir le parc en toutes circonstances. Probablement que dans certains cas bien précis (une naissance multiple/de nombreux enfants très rapprochés, des animaux domestiques, une maison immense, l’impossibilité de sécuriser complètement un espace…), l’usage du parc est malgré tout préférable. Par contre, je pense qu’il est essentiel de bien réfléchir en amont en se demandant s’il se justifie réellement dans son foyer, plutôt que d’en prendre un juste parce qu’on dit qu’un bébé « doit avoir un parc pour jouer et être en sécurité ». Si la réponse est oui, il faudra bien définir les règles d’usage pour ne pas en abuser : le parc devrait rester un endroit « de dépannage » où poser le bébé de courts instants le temps d’accomplir une tâche, et surtout pas un « garde-bébé » où on le mettrait à longueur de journée par facilité.
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Dans la mesure du possible, laissons nos bébés libres ! Laissons-leur la possibilité d’explorer, de toucher, de découvrir pas seulement des jouets, mais aussi les objets de la vie réelle. De découvrir le monde et la vraie vie quoi ! 😉 Essayons de ne pas casser leurs élans de curiosité et d’apprentissage ! Laissons-les participer pleinement à la vie de la maison pour qu’ils se sentent comme partie intégrante de la famille ! Laissons-les essayer, échouer et recommencer, tomber et se relever, et même casser par maladresse quelques petites choses sans valeur qu’on aura laissées à leur portée. Oui, cela est un petit peu plus contraignant. Mais lorsque l’on prend conscience de tout ce que ces expériences leur apportent, le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à me partager vos avis et expériences personnelles en commentaire ! 🙂
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Julie 31 mars 2017
Bonjour, je suis contente de votre dernier paragraphe , Car justement j’ai 3 chiens et c pour le coup difficile de ne pas avoir de parc, mais elle râle tout le temps qd on passe à table, ca me fait penser qu’elle veut peut être juste être avec nous… j’ai Le même problème avec sa sieste, qu’elle fait mieux dans son parc donc avec moi que dans sa chambre. Mais comment faire? Je ne peux pas faire de ménage si elle dort dans le salon, et Le jour où elle sera avec nounou ou des membres de La famille qui vont La garder , ca m’étonnerait qu’ils soient aussi patient que moi… quel est votre avis?
Floriane 31 mars 2017
Concernant les chiens je comprends l’usage du parc effectivement, si vous avez un doute mieux vaut ne pas prendre de risque…
« Elle râle tout le temps quand on passe à table » => vous voulez dire, dans son parc ? A ce moment là effectivement, je vous conseillerais de la prendre à table avec vous, dans sa chaise haute ou sur les genoux. Quel âge a-t-elle ?
La sieste dans le parc n’est pas vraiment recommandée au niveau de la physiologie car le matelas n’est pas conçu pour, mais je ne trouve pas étonnant qu’elle dorme mieux si vous êtes à proximité : c’est le cas de la plupart des bébés qui ont besoin d’être rassurés par la présence de leurs parents pour dormir sereinement…
Avez-vous pensé au portage pour qu’elle puisse dormir et vous faire le ménage en même temps ? Cela me paraît la solution idéale 🙂
Concernant la préoccupation des autres personnes qui l’a garderont dans le futur, je vous comprends mais je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’inquiéter : les bébés savent faire la part des choses entre maman et d’autres personnes. Beaucoup ne s’endorment pas seuls avec leurs parents, mais y parviennent quand ils se font garder par exemple.
Je pense au contraire que plus vous accompagnez votre fille et répondez à ses besoins de proximité et de réassurance, plus elle trouvera en elle les ressources pour être plus autonome en votre absence. Cela rejoint la théorie de l’attachement dont je parlerai dans un prochain article 🙂 .
Julie 4 avril 2017
Je viens seulement de voir votre réponse :-(, elle n’a que 3 mois et demi donc La chaise haute ce n’est pas encore possible mais du coup on La met à côté de nous dans sa balancelle et ca va mieux :-).
Pour le portage je le fais déjà beaucoup mais même si j’ai moins mal qu’au début ca fait vite mal au dos qd même, du coup pour cuisiner ça passe mais pour le ménage je trouve pas ca très pratique…
Cindy Le Priol 1 avril 2017
Je trouve votre article très intéressant, mais fille a 6 mois 1/2, nous avons opté pour le moment pour une couverture posé au sol avec son tapis d’éveil et quelques jeux dessus. Cette couverture le suit dans la cuisine, le salon ou sinon elle m’ observe assise dans son transat qui est à hauteur de table, d’ailleurs elle participe à tous nos repas. Ayant une maison avec 2 escaliers dont un sans garde corps, nous sommes en pleine réflexion pour trouver des solutions afin de sécurisé l’espace tout en la laissant faire ses explorations…pas simple surtout que nous avons aussi un chien. L’idée d’avoir une pièce « parc » me semble top…affaire à suivre. Merci pour tous ces articles super !
Floriane 2 avril 2017
Merci pour ce partage ! Votre façon de faire avec la couverture me paraît vraiment bien et je pense que dans le même esprit vous pourrez continuer à l’emmener partout avec vous dans la maison pour vaquer à vos occupation. Si l’espace est un minimum sécurisé et que vous gardez un oeil sur elle, il ne devrait pas y avoir de problème 🙂 . Lorsque ce n’est pas le cas, le portage peut-être une solution 🙂
Effectivement pour le chien ce n’est pas simple, là-dessus je n’ai pas de solutions concrètes puisque je n’en ai pas et j’avoue que je n’y connais vraiment pas grand chose :/ Mais je peux dire que j’ai lu divers témoignages ayant un ou plusieurs chiens et n’ayant pas utilisé de parc (cela doit dépendre aussi du chien…). Le chien et le bébé apprenaient à « cohabiter » dès le départ, sous haute surveillance au début (chose qu’ils devront apprendre à faire un jour où l’autre, le bébé ne pouvant rester éternellement dans le parc, on y revient au même raisonnement finalement)… Mais je vous invite à poser la question à des personnes étant passées par là, peut-être sur des groupes Facebook consacrés à la motricité libre par exemple, ou à Montessori ?
Maman Kawazu 2 avril 2017
Je suis tellement d’accord avec ton article ! Avant de m’intéresser à la motricité libre, Montessori, la bienveillance… je pensais également utiliser un parc, parce que tout le monde me le conseillait. Je ne trouvais pas ça réellement utile alors j’avais préféré investir dans un lit parapluie qui me servirait également pour les siestes ou les dodos chez les mamies.
Finalement je ne m’en suis jamais servie ! Mon fils est allé une ou deux fois dedans quand il marchait déjà et seulement pour jouer, on le remplissait de balles colorées. J’ai commencé la motricité libre tout naturellement, avant même de connaître le terme. Résultat, mon Panda a marché très tôt et sans qu’on ne l’ai jamais poussé. Il a appris seul à se mettre debout, à se lâcher, puis à faire ses premiers pas. 🙂
Floriane 2 avril 2017
Effectivement, les bébés sont capables d’apprendre à marcher sans aucune aide 🙂
La motricité libre leur permet d’avancer à leur rythme sans être freinés par l’intervention des adultes, mais attention, elle ne permet pas de « dépasser leur rythme » (certains bébés en motricité libre marchent tard tout de même, c’était le cas du miens ^^ )
Merci de ton beau témoignage ! 🙂
karine_ 3 avril 2017
Je suis une adepte de la motricité libre mais j’ai fait usage du parc pour ma deuxième fille pour plusieurs raisons.
D’abord, j’ai acheté un parc évolutif qui présente l’avantage de pouvoir être en hauteur pour les nourrissons (c’est d’ailleurs là qu’il nous a le plus servi) et le mien était aussi doté de roulettes et mon rez de chaussée est très grand alors il pouvait nous suivre dans les pièces. Ensuite, je vis avec un papa qui bosse 13 heures par jour et je travaille aussi.
Pour mon bébé tout neuf, le parc a eu l’avantage de lui permettre de voir à l’extérieur depuis les fenêtres (je n’ai pas de porte fenêtre), il suffisait que je l’installe dedans dans la position la plus haute et elle voyait les reflets de notre saule pleureur qui la fascinait. Bien sur, on préférait lui montrer dehors mais les jours gris ou pluvieux, elle se délectait du spectacle.
Comme nous pouvions le balader d’une pièce à l’autre, le parc nous a permis quand ma mini était toute petite de manger en famille : nous l’installions près de nous, elle nous voyait et participait à la vie de famille sans être trop basse.
Et il m’a aussi permis quelquefois de vider les courses de la voiture, de l’isoler aussi des chats.
Je ne l’ai jamais surchargé de jouets.
Je crois que le parc est ce qu’on en fait. Ma mini a beaucoup été portée, elle n’y a jamais passé plus de 20 minutes par jour (et ça c’était les jours où je la gardais à la maison alors les autres jours, on peut diviser par deux au moins), mais quelquefois, il m’a permis de souffler aussi. Quand je parlais de ce fameux saule pleureur, je me souviens de soir où après lui avoir fait le bain, je la mettais dans le parc, elle était détendue, elle regardait le saule pleureur par la fenêtre et elle s’endormait sereine pour la petite sieste du soir. J’avais assuré ma journée, je l’avais portée en rentrant, j’avais passé du temps avec elle, je lui avais fait son bain et cette sieste me permettait de préparer le diner et de mettre la table afin d’être prête pour le retour du papa.
Par contre, j’avoue que dès qu’elle a commencé à chercher à se déplacer, il ne servait plus qu’exceptionnellement et même nourrisson, nous avons plus souvent utilisé un tapis au sol.
Floriane 9 avril 2017
Effectivement, je ne pense pas que tu en aies fait un usage abusif ! L’anecdote du saule pleureur est vraiment chouette, c’est sûr que dans ce cas précis je ne vois vraiment pas le mal, si au contraire de l’usage habituel, le parc lui permettait justement de s’ouvrir à son environnement. Pour partager les repas aussi, si toute petite cela lui permettait d’être à votre hauteur et de plus être libre de ses mouvements, c’est dans ce cas que du positif. Je pense que dans ce cas, le matelas au sol peut mettre une grosse distance que les bébés n’apprécient pas. Pour cette raison, il est arrivé que mon P’tit Loup soit à table lors des repas avec nous dans un transat sur-élevé lorsqu’il était tout petit, c’est « anti-motricité libre » mais je pense que dans ce cas c’était justifié pour lui permettre de participer à la vie de famille. Après pour un usage aussi « léger » que le tiens, j’aurais tendance à penser que l’investissement et l’encombrement n’en valent pas la peine… Qu’en penses-tu ?
Chloé 5 avril 2017
Super contente de lire un article comme celui-ci avec une bonne réflexion !
OUI à la motricité libre, qui est le meilleur pour bébé. Pas besoin de tous ces accessoires, son meilleur éveil se fait au sol !
Floriane 9 avril 2017
Merci beaucoup 🙂
lys 20 mars 2018
J’ai un bébé de 6 mois et dans ma culture, je n’ai jamais entendu parler de l’utilité d’un parc (intuitivement, ça me faisait l’effet d’une prison pour bébé). En France on me parle d’acheter un parc pour mon bébé, mais comme je trouvais cette idée bizarre, j’ai regardé rapidement sur internet et votre article me conforte totalement dans mes intuitions : merci !
Floriane 20 mars 2018
Avec plaisir ! Merci pour votre retour personnel, c’est vraiment intéressant ! D’où venez vous, si je peux me permettre ?
Laëtitia 26 septembre 2018
Bonjour. Ayant découvert la pédagogie Montessori, dont la motricité libre, durant ma grossesse, nous avons dès le début tenté l’option « tapis au sol » : un dans la pièce à vivre et un dans sa chambre (avec miroir et tableau en plus). A voir dans le temps.
Petit retour aujourd’hui que Chouchou à 5 mois : nikel, aucun besoin de parc ne s’est fait ressentir (on nous en a donné un,qui est toujours plié au grenier). Quand je vais à la douche, bébé est dans sa chambre – entièrement sécurisée ; pour le moment il ne crapahute pas encore partout. Quand se sera le cas, je le prendrais simplement avec moi dans la salle de bain.
Concernant les animaux : nous avons un chien, berger australien de 25kg, très gentil. Nous lui avons appris qu’il n’avait pas le droit d’aller sur le tapis (celui au salon – il ne monte pas dans les chambres) et il a très bien intégré cette limite, pas de souci. Je peux laisser Chouchou sur son tapis et le chien à côté le temps d’aller au toilette ou autre tâche courte. Pour le moment ça va, car Chouchou ne gambadent pas partout. Mais je ne suis pas inquiète pour la suite ; on apprendra tôt à Chouchou à faire attention au chien et on le laissera expérimenter.
Avec les animaux oui il faut faire très attention, avoir l’œil qui traine (et cela dépend du chien – sa taille, son caractère) mais il ne faut pas non plus trop dramatiser.
Xxl 7 novembre 2018
Bonjour,
Nous nous n avons jamais pu nous passer d un parc, sauf pour l aîné, nous n en avions aucunement besoin. Jusqu’à ce que la famille s agrandisse.
La fratrie se compose de 6 enfants. Ils ont entre 12 et 18 mois d écart. Le portage n est donc pas possible quand la grossesse est deja bien avancée. Les jeux des uns ne sont pas adaptés aux autres… sécuriser l environnement, c est bien mais pas toujours possible avec une famille xxl. Le parc permet de vivre ensemble dans une même pièce et nous permet de respecter les besoins de chacun.
Christel 27 février 2019
Tres bon article! Avec des jumeaux de 1 an en motricite libre, pas toujours evident de gerer l’acces a la cuisine…(qui plus est avec la machine a laver qui les attire 😉 Auriez-vous des conseils pour obtenir la cooperation des petits bouts a cet age? Le « stop » ne marche pas si souvent 🙁 et on va quand meme les chercher regulierement tout en leur expliquant pour quoi, mais ca ne marche pas bien…
Angela 30 janvier 2020
Bonjour, nous sommes fin janvier 2020, et je me demande s’il est utile de vous envoyer un message ? Car votre post est daté de mars 2017… alors je me demande si vous aurez ce mess !? Dites-moi si oui. Car j’ai bcp de questions par rapport à ma fille de bientot 10 mois (ds 11 jours) qui ne fait ni 4 pattes, ni rien d’autre que du stade Assis !!!! Et justement je me pose énormément de questions par rapport : au parc, au salon restreint, à l’absence de chambre car petit appartement, et donc zéro salle de jeux…. Tenez moi au courant si vous avez pu me lire jusqu’au bout ! Je sais que c’est long, mais c’est ce qui se passe ds ma vie en ce moment et j’ai besoin de conseils. Car je ne trouve rien sur internet. Merci beaucoup. Et si oui je vous demanderai plus précisément les choses. Merci
Monterrat 31 janvier 2022
Bonjour
il me semble primordial d’insister sur l’aspect relationnel de l’apprentissage.
A cet âge on prend vite le pli d’être retenu à distance chaque fois qu’on a un élan vers les autres, et de perdre à jamais cet élan vital du lien. On imagine les dégâts ! Quand la famille est dans la même pièce Les contacts se font à distance, le bébé comme sur scène à jouer un rôle pour attirer l’attention, exister à travers un écran.
Et si le parc est arrivé pour laisser aux parents le temps de s’occuper du premier enfant, à table ou sur leurs genoux, qu’elle place le bébé peut il se donner dans la vie à venir ?
Merci pour cet article qui mérite d’être connu
Hélo 11 mars 2022
Bonjour,
Je découvre votre article ce jour et je ne peux qu’être complètement d’accord avec vous !
Nous avions récupéré un parc donné par des connaissances, mais celui-ci n’a absolument jamais servi. Enfin, si : il sert de barrière de protection pour le poêle à granulés !
Notre fils a toujours été posé au sol sur un matelas, avec interdiction pour les chats de squatter cet espace (plus ou moins respecté, d’ailleurs). Il est parti explorer les environs relativement vite, et nous qui sommes plutôt bordéliques, nous avons sécurisé au fur et à mesure de son évolution.
Cela n’a jamais posé problème ni pour lui ni pour nous, on a toujours réussi à préparer à manger ou faire le reste des tâches ménagères pendant qu’il se baladait ou en portage. Aujourd’hui, il a 16 mois, marche depuis 5 mois, grimpe partout et sait redescendre de chaque meuble escaladé, et on voit à quel point cela lui fait plaisir.
Oui, cela demande un peu de vigilance et parfois on se précipite près de lui pour être prêt à sécuriser « au cas où » tout en lui disant qu’il se débrouille bien et qu’il peut se faire confiance.
Mais son visage rayonnant est la meilleure des récompenses !!
Taleno 18 janvier 2023
Merci pour l article super culpabilisant !! Sensation d être des parents horribles si l’on osent utiliser un parc … alors oui personnellement je m en sors très bien sans avec ma fille de 10 mois. Mais je suis au chômage j ai tout mon temps pour m’occuper d elle. Certes en gérant le reste de la vie de la maison mais bon je peux sans soucis être derrière elle à tout moment pour la soutenir dans ses multiples cascades !
Aujourd’hui je vais reprendre une activité et je pense au jour où elle sera malade et où ni moi ni mon conjoint ne pourront prendre des jours de congé au pied levé et où nous allons devoir gérer avec le fameux télétravail et ses réunions en visio … et clairement oui un parc semble la seul solution … est ce que ça me réjouis ? Non absolument pas je l ai toujours laissé libre de ses mouvements parce que je le pouvais. Et aujourd’hui la question du parc s imposé à moi. Mais votre article de bon matin qui me décrit dès les premières ligne en quoi je suis une mauvaise mère que de vouloir / devoir faire autre chose que de m’occuper de mon enfant …
Bref je pensais important de le dire puisque tous les commentaires vont dans votre sens. Je me suis dis que si d autres personnes comme moi, moins à fond sur les sujets de la motricité libre et de la méthode montessori passaient par là ; elles verraient qu elles ne sont pas seules et que c’est ok d’adapter les choses à ses besoins et à sa vie et que personne n’est parfait. Qu’être parents c’est très personnel et qu il n y a pas de bonne ou de mauvaise solution uniquement celle que l on met en place en pensant au bien être de notre enfant et au notre avec ce que l on peut faire, sans se culpabiliser ni se juger.
Soares 24 mars 2023
Merci.
Prat 25 mai 2023
Désolée mais mon propos sera plus modéré. J’ai moi même commencé par élever mon bébé sans parc, abreuvée par toutes ces théories culpabilisantes qui nous font croire que si l’on place son enfant dans un parc ou un lit à barreau on est un mauvais parent. Et bien mon bébé s’est blessé assez gravement plusieurs fois en « explorant » le salon. Car non, même bien aménagé, une pièce conçue pour les adultes ne sera jamais parfaitement adaptée à un bébé. Donc oui, parfois on peut mettre son bébé en danger si on ne peut pas le surveiller et qu’ il explore tout seul. Alors j’ai pris un parc et je l’utilise intelligemment, c’est à dire uniquement quand je ne peux pas surveiller mon enfant. Car en tant qu’adulte je pense avoir le droit de faire des choses dans ma journée, autre qu’être à quatre patte avec mon bébé. Ne serait-ce que pour lui préparer ses repas.
Je trouve plusieurs avantages au parc, il offre au bébé un espace rien qu’à lui qui le rassure, c’est sa petite cabane où il aime se réfugier quand il veut. Offrir un espace à lui à un enfant est très constructif. C’est lui montrer aussi qu’on le respecte, qu’il a droit à une intimité.
De plus, l’enfant apprend quelque chose, il découvre qu’il y a dans la journée des « temps calmes » où il peut apprendre à jouer tout seul car ses parents ne sont pas tout le temps disponibles, et ça, c’est aussi apprendre à devenir adulte et autonome. Voilà mon avis. Ni pour ni contre le parc mais simplement favorable à un usage modéré et respectueux de bébé. Stop à la diabolisation. Utilisé avec parcimonie il peut même favoriser le développement de l’imagination de bébé.