Pourquoi ne jamais laisser pleurer son bébé ?
Ce doit être l’un des « conseils » les plus donnés aux jeunes parents. S’ils osent se plaindre de manque de sommeil, il fuse plus vite que l’éclair : « Laisse-le pleurer, il faut qu’il apprenne à s’endormir seul, et alors il fera ses nuits ». Et souvent dès l’âge de 2-3 mois, voire même avant.
Le pire, c’est que ce conseil provient souvent de professionnels. Des méthodes dites « d’apprentissage du sommeil » ou de « contrôle des pleurs », plébiscitées par des soi-disant « experts », ont vu le jour à partir des années 1980. La plus connue est la méthode appelée « 5-10-15 » du Dr Richard Ferber (américain), reprise entre autres par le Dr Marie Thirion (française), Brigitte Langevin et Evelyne Martello (canadiennes). Le principe est relativement simple. On nourrit et on change le bébé pour être « sûr qu’il ne manque de rien ». On lui fait son petit rituel affectif du soir. Puis on le met au lit, on quitte la pièce et on ignore ses pleurs. Au bout de 5 minutes, on est autorisé à revenir, mais juste un bref instant, sans le prendre dans les bras. On peut lui remettre son doudou, le tapoter brièvement, lui dire un petit mot, puis on quitte à nouveau la chambre, même s’il pleure toujours. Cette fois, il faut attendre 10 minutes avant de revenir. De même, on ne le prend pas dans les bras et on fait vite. La fois suivante, on attend 15 minutes. Et on allonge ainsi de suite les périodes d’attente avant de revenir, jusqu’à ce que le bébé finisse par s’endormir. A chaque réveil nocturne, on est sommé de recommencer le processus : 5 minutes, puis 10, puis 15… Et le lendemain, on recommence tout. Et les nuits suivantes aussi. Sauf qu’il faut attendre 15 minutes minimum dès la première intervention. Et qu’on est sommé d’allonger encore plus ce délai à chaque appel. A jusqu’à ce que le bébé s’endorme et se rendorme seul et n’appelle plus du tout (ces « experts » annoncent que cela peut prendre quelques jours à quelques semaines). Les parents sont alors tous contents et fiers d’annoncer que le bébé « fait enfin ses nuits ». Champagne ! Il n’y a pourtant aucune raison d’être content ni fier !
Le mépris des besoins du bébé
Si le bébé se réveille la nuit, c’est tout simplement qu’il en a besoin ! Il faut cesser de prétendre qu’il est dans l’intérêt du bébé qu’il dorme toute la nuit sans se réveiller. Il faut cesser de prétendre qu’on lui rend service sur le long terme en ayant recours aux méthodes de contrôle des pleurs. Un bébé n’a pas besoin de dormir 8-10 heures d’affilé pour être bien reposé ! Au contraire, les réveils lui sont bénéfiques.
– Un bébé a besoin de se nourrir la nuit, même passé 3 mois, et même au-delà de 5kg, contrairement à ce que prétendent certains ! S’il réclame à boire son lait, c’est tout simplement qu’il en a besoin. C’est pourquoi, entre autre, on préconise l’allaitement à la demande. Le bébé est le mieux placé pour gérer son alimentation, en décidant de la fréquence des tétées et de leur durée. Son estomac étant très petit, il lui faut boire peu mais souvent. Ces méthodes ont souvent pour conséquence une prise de poids trop faible. Quand je lis qu’Evelyne Martello recommande d’attendre l’heure à laquelle on aimerait que le bébé prenne sa tétée ou son biberon du matin pour la/le lui donner, même s’il réclame des heures avant, je suis scandalisée…
– Les tétées nocturnes, les premiers mois, sont importantes pour la mise en place et le maintien de la lactation. En les refusant à son bébé, la maman qui allaite court le risque de manquer de lait. Ces méthodes mettent donc en péril l’allaitement maternel. De plus, la maman risque de souffrir d’un sentiment de seins trop tendus qui la réveillera de toutes façons, voire d’engorgements.
– Un bébé a physiologiquement besoin du contact de sa maman, de jour comme de nuit. C’est pourquoi il se réveille souvent la nuit, au-delà de l’aspect nourricier. Pour se sentir en sécurité, il a besoin de retrouver sa chaleur, son odeur, le bruit des battements de son cœur. La transition entre le monde intra-utérin, dans lequel il a vécu pendant 9 mois, et le monde extérieur ne peut se faire si vite ! Le sommeil est effrayant pour lui, c’est une séparation. Le bébé a besoin d’être accompagné dans le sommeil pour s’y abandonner en se sentant en sécurité. Un bébé n’est pas prêt à s’endormir seul, ni à dormir seul toute la nuit.
– Un bébé qui dort loin de ses parents toute la nuit (d’autant plus s’il a moins de 6 mois), est davantage exposé au risque de mort subite du nourrisson. Les réveils nocturnes le protègent en lui évitant de sombrer dans un sommeil trop profond pour sa maturité cardio-respiratoire.
– Les réveils nocturnes participent au bon développement du cerveau. Ils permettent de multiplier les phases de sommeil actif, qui favorisent un bon développement cérébral.
Je ne développe pas plus ces sujets, que j’ai déjà abordés dans cet article et dans celui-ci, je vous invite à les lire.
Et par-dessus tout, dire qu’en agissant ainsi, on « apprend au bébé à être autonome dans le sommeil » est un non-sens ! Ce n’est pas en poussant le bébé ou l’enfant vers l’autonomie qu’il devient autonome. Aider son enfant à être autonome, c’est l’encourager et l’accompagner quand lui-même manifeste cette envie d’autonomie ! C’est lui donner confiance en lui donnant de l’affection, en lui montrant qu’il a de la valeur, que l’on fait attention à lui et qu’on est là pour l’aider s’il rencontre une difficulté. Et cela commence par répondre sans restriction à ses besoins affectifs ! C’est ainsi que contrairement à la croyance populaire, les bébés qui bénéficient de contacts rapprochés avec leurs parents et voient tous leurs besoins affectifs comblés (donc bien sûr qu’on ne laisse jamais pleurer) deviennent souvent des petits enfants très autonomes. La solide base de sécurité dont ils disposent leur donne des ailes ! Elle est comme un tremplin pour explorer le monde ! Ils ne restent absolument pas dans les jupes de leur mère ! Parce qu’ils ont confiance, parce qu’ils savent que si quelque chose ne va pas, ils appelleront à l’aide et qu’on leur répondra. J’observe déjà que mon P’tit Loup, qui bénéficie de ce type de maternage (à travers l’allaitement prolongé, le sommeil partagé, le portage…), est un bébé capable de jouer longtemps tout seul. Il va beaucoup vers les autres adultes et les autres enfants. Je peux en dire autant de tous les bébés/bambins ainsi maternés que je côtoie. Si l’on force l’enfant avant qu’il ne soit prêt, il risque au contraire de s’accrocher plus fort à ses parents. C’est ce qu’explique la théorie de l’attachement, qui a fait l’objet de nombreuses recherches ces dernières années. Je reprends une jolie phrase citée par la pédopsychiatre Nicole Guédeney dans sa conférence sur l’attachement (dont je mets le lien en bas de page) : « La vraie autonomie, c’est savoir ce qu’on peut faire tout seul, mais savoir aussi quand on a besoin d’aide ».
Un peu d’empathie…
Je vous laisse imaginer à quel point un bébé qui pleure seul dans sa chambre sombre peut hurler. Je n’ai jamais laissé mon bébé pleurer de mon plein gré. Mais je peux malheureusement témoigner d’une fois où pour lui, c’était tout comme. Il avait 5 mois. Nous étions tous les 2 en voiture, je conduisais et il était derrière dans son siège auto. Il s’est mis à pleurer. J’étais coincée sur la route, je n’avais aucun moyen de m’arrêter. Je lui parlais, je chantais, mais il pleurait de plus en plus fort. Jusqu’à s’en étrangler. Jusqu’à en perdre son souffle. Sa douleur était palpable. Il ne comprenait pas pourquoi je ne le prenais pas dans les bras, pourquoi je le laissais dans sa détresse. Cela a duré 20 minutes. 20 minutes extrêmement longues pour tous les deux. Quand enfin j’ai pu m’arrêter, je me suis précipitée pour le prendre. Il s’est calmé à la seconde. Il tremblait de tout son corps. Cet épisode m’a brisé le cœur. Et depuis, j’ai encore plus de mal à comprendre que l’on puisse affliger cela à son bébé volontairement. Je ne peux pas concevoir que des professionnels puissent recommander de telles méthodes. Le bébé, il hurle. À vous en tordre les boyaux. À en fendre l’âme. Il est évident que ce n’est pas juste pour « manifester son mécontentement » comme ces personnes osent prétendre. Ceci est un euphémisme. Il hurle de détresse. Parfois à s’en étrangler. Parfois à en vomir. Et cela peut durer des heures, jusqu’à la résignation ou l’épuisement. Je vous laisse méditer sur cette phrase inhumaine du livre du Dr Thirion et du Dr Challamel « Le sommeil, le rêve et l’enfant » : « Si, pendant ce programme, l’enfant crie tellement fort qu’il se fait vomir, ouvrez la porte, nettoyez son lit ou le sol, changez le pyjama sans le gronder, puis, imperturbable, reprenez le schéma où vous l’aviez laissé, comme si rien ne s’était passé. ». Ah oui, quand même ! Ou encore : « Il n’est pas question de craquer sur ce programme d’apprentissage ; pas question de revenir en arrière parce que l’enfant a réagi trop fort ou a pleuré deux heures d’affilée, ou trois nuits de suite . »
Pour certains bébés, cela recommence à chaque fois que vient le moment d’aller dormir. Si beaucoup cessent d’appeler au bout de quelques jours à quelques semaines, d’autres, notamment les bébés que l’on appelle « BABI » (bébés aux besoins intenses), ne font que pleurer plus fort. Ils refusent de se résigner, ils tentent à tous prix de faire entendre leurs besoins ! Les parents qui s’obstinent à appliquer à la lettre ces méthodes laissent leur bébé pleurer plusieurs fois par jour pendant des mois voire des années. Pour chaque sieste et chaque soir, le bébé s’endort en pleurant ! Que c’est moche !
Et puis, même si le bébé est plus « facile », que le « dressage » a réussi au point qu’il n’appelle plus la nuit, il y aura forcément des rechutes. Que faire le jour où le bébé est malade, ou souffre d’une poussée dentaire ? Combien de temps devra-t-il affronter ces douleurs seul avant que ses parents ne se décident à venir et comprennent que quelque chose n’est pas comme d’habitude ? Et que de dilemmes inutiles pour les parents ! Y aller ? Ne pas y aller ? Appelle-t-il par « caprice », ou a-t-il un « vrai problème » auquel ils devraient répondre ? Que de complications inutiles ! Il est tellement plus simple de reconnaître que le bébé appelle pour une raison valable quelle qu’elle soit, et de répondre sans délai ! De plus il y a de bonnes chances que pendant les phases d’anxiété de la séparation (qui peuvent aller et venir entre l’âge de 8 mois à 18 mois-2 ans !), tout soit à recommencer car le bébé pleurera à nouveau !
Et si nous nous mettions 2 minutes à la place du bébé ?
Imaginez… Suite à un terrible accident de voiture, vous êtes plâtré et alité. Vous êtes totalement dépendant d’autrui. Vous êtes dans votre chambre noire, au lit donc, entrain de vous laisser aller à dormir pour une sieste, tandis que votre conjoint est à table avec votre famille dans la pièce d’à côté. Soudain, vous êtes pris de panique. De terribles scènes de votre accident vous reviennent en mémoire. C’est si réel que vous avez l’impression de tout revivre. Vous poussez un grand cri, puis reprenez doucement vos esprits lorsque vous réalisez que vous êtes dans votre lit. Vous êtes en larmes. Dès que vous fermez les yeux, ces terribles images reviennent. Vous ne pouvez pas dormir. Il fait trop sombre dans cette pièce, vous avez besoin d’un peu de lumière pour reprendre vos esprits. Des paroles rassurantes et d’un câlin de votre conjoint aussi. Vous l’appelez. Pourquoi n’est-il/elle pas venu(e) au fait ? Il vous semble avoir crié assez fort dans votre demi-rêve… Vous l’appelez à nouveau, mais il/elle ne vient pas. Il/elle n’a pas dû vous entendre. Cela devient vraiment difficile pour vous, vous avez vraiment besoin de sa compagnie en cet instant. Vous réitérez votre appel, plus fort cette fois. Toujours rien. Vous criez à nouveau son nom encore et encore, entre 2 sanglots. Il/elle ne vient pas mais vous l’entendez pourtant rire avec ses convives. Vous vous sentez si mal. Pourquoi la personne que vous aimez le plus, en qui vous avez le plus confiance, n’est pas là pour vous en cet instant ? Au bout de 20 minutes de cris et de pleurs, vous arrêtez d’appeler. Il/elle ne viendra pas de toutes façons. Epuisé(e), vous finissez par vous endormir. Epuisé(e) et seul(e), terriblement seul(e)…
Et si nous imaginions cette situation sur une personne âgée ?
Brigitte, la grand-mère de Paul dont il est très proche, est placée en maison de retraite. Elle ne peut pas se déplacer et est totalement dépendante du personnel. Tout avait l’air de bien se passer, mais quand Paul vient lui rendre visite cette fois-ci, elle lui raconte être victime de mauvais traitements. Elle raconte que la veille, alors qu’elle se sentait mal, elle a appelé très fort pendant 5 longues minutes avant que quelqu’un ne vienne la voir. Puis Jean, le membre du personnel qui s’occupe d’elle est venu brièvement, mais lui a dit qu’elle avait déjà mangé et était propre, donc qu’il n’y avait pas de raison d’appeler. Et il est aussitôt reparti, alors qu’elle était toujours mal et pleurait à chaudes larmes ! Elle a ensuite appelé sans cesse en criant et en pleurant pendant 10 longues minutes, avant que Jean ne revienne lui dire que tout allait bien et qu’il fallait dormir, et reparte aussitôt. Cela a continué pendant 2 heures au bout desquelles, à bout de fatigue, elle s’endormit en pleurant.
Paul rentre chez lui, bouleversé. Il raconte à sa femme les mésaventures de sa pauvre mamie Brigitte. Il lui dit que c’est inadmissible, qu’il faut absolument lui trouver un autre établissement avec un personnel plus humain ! Il est interrompu par Nathan, son bébé de 6 mois, qui se met à pleurer depuis sa chambre où il est couché. Mais il reprend sa conversation. Nathan doit apprendre à dormir seul. Dans 15 minutes, s’il pleure toujours, il ira tout de même vérifier brièvement que sa couche est sèche…
Ces comportements d’indifférence aux appels désespérés de personnes dépendantes semblent choquants pour la plupart des gens. Pourquoi nos bébés ne mériteraient-ils pas la même empathie ? Pourquoi ne mériteraient-ils pas les mêmes traitements ? N’oublions pas que ce sont déjà des petites personnes avec leur sensibilité et leurs sentiments ! Leur peine ne peut être que pire que celle d’un adulte en situation similaire. Nous, adultes, pouvons prendre du recul face à nos émotions. Nous savons que nous sommes mal en cet instant, mais que cela finira par passer, que plus tard nous nous sentirons mieux. Un bébé n’a pas la capacité cérébrale de faire ce genre d’analyses. Il n’a pas encore acquis la notion de présent, de futur. Il ne sait pas que sa douleur passera. Il se prend les émotions de plein fouet, sans pouvoir les comprendre ni les maîtriser. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il se sent mal !
Nous adultes, lorsque nous sommes tristes/déprimés/en colère et que la personne dont nous sommes le plus proche nous fait l’affront d’ignorer notre mal-être, nous pouvons nous tourner vers une autre personne de confiance qui saura être plus à l’écoute. Appeler notre sœur, notre meilleure amie… Un bébé n’a que ses parents. Quand les personnes qu’il aiment le plus et en qui il a le plus confiance le délaissent, ces mêmes personnes dont il dépend entièrement, comment croyez-vous qu’il se sent ? Son monde s’écroule. De plus, il n’a pas encore acquis la notion de permanence de l’objet (notion totalement acquise en moyenne entre 18 mois et 2 ans) qui lui permettrait d’imaginer ses parents dans la pièce d’à côté lorsqu’il est seul dans son lit. Il ne peut pas comprendre qu’ils vont revenir plus tard. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il est seul ! Qu’il se sent mal et qu’il n’y a personne pour l’aider !
Un bébé ne pleure jamais pour rien. Les pleurs sont tout simplement son seul moyen de communication pour exprimer un besoin (la faim, la soif, la douleur, le fait d’avoir trop chaud, le besoin d’être changé, ou tout simplement d’être rassuré…). D’un point de vue anthropologique, les bébés sont programmés pour pleurer pour signaler leurs besoins, et les adultes pour être dérangés par les pleurs des bébés de manière à avoir envie d’y répondre. Effectivement, entendre un bébé pleurer, même si on ne le connait pas, rend très mal à l’aise, n’est-ce pas ? Le journalisme Robert Wright a joliment écrit à ce propos dans le Times en 1997 : « Peut-être bien que le cerveau des bébés a été façonné par des millions d’années de sélection naturelle où les mères dormaient avec leurs bébés. Peut-être bien qu’autrefois, si un bébé se retrouvait tout seul la nuit, c’était souvent très mauvais signe (la mère avait pu être dévorée par une bête sauvage, par exemple). Peut-être bien que le cerveau des tout-petits est programmé pour réagir à cette situation en hurlant, de sorte que toute personne proche l’entende et puisse le trouver. Bref, peut-être bien que si les enfants laissés seuls semblent terrifiés, c’est tout simplement parce qu’ils sont naturellement terrifiés ». Le Dr Sears, pédiatre canadien, dit à ce sujet : « Les pleurs du bébé déclenchent chez la mère une émotion qui la porte à s’en occuper, ce qui signifie qu’une mère n’est pas faite pour laisser pleurer son bébé, pas plus que celui-ci n’est fait pour être laissé seul à pleurer ». D’ailleurs, il est bon de savoir qu’il se produit chez la mère qui allaite des réactions hormonales qui la poussent à prendre son bébé et à l’allaiter lorsqu’il pleure. Celles-ci entraînent même des réactions physiques, telles qu’un afflux sanguin au niveau des seins.
Il faut prendre conscience que le stress ressenti par un bébé qui pleure seul dans son lit est considérable. Cela a été prouvé par les neurosciences : des chercheurs ont mesuré que dans cette situation, le taux de cortisol du bébé, « l’hormone du stress », montait en flèche. Son instinct lui crie qu’il est en danger ! Pour cette raison, même si parfois on peut avoir l’impression « de ne servir à rien » car le bébé ne se calme pas malgré nos efforts, il faut toujours accompagner les pleurs. On l’aide tout de même ! Par notre présence rassurante, par le fait d’essayer malgré tout. J’en suis d’autant plus convaincue que j’observe qu’avec mon P’tit Loup, dans ce genre de situations, si je quitte la pièce ne serait-ce qu’une seconde, ses pleurs redoublent d’intensité !
Les conséquences à court, moyen et long terme
En plus d’être cruelles, ces « méthodes » scandaleuses, qui ne sont pas moins que des violences affligées aux bébés sans raisons (et je pèse mes mots), ne sont pas sans conséquences sur la personnalité future des adultes qu’ils deviendront.
L’association australienne pour la santé mentale infantile a publié un texte en 2003 mettant en garde contre ces pratiques. La conclusion est claire : « Entraîner un enfant à ne pas pleurer pourra en effet l’amener à ne plus pleurer. Mais cela pourra aussi lui apprendre qu’il ne peut espérer aucune aide lorsqu’il en a besoin. Les enfants se sentent beaucoup plus en sécurité si leurs pleurs déclenchent rapidement et systématiquement une aide adéquate de la part de la personne qui s’occupe d’eux. Nous estimons que ces pratiques ne correspondent pas aux besoins émotionnels et psychologiques des jeunes enfants, et qu’elles peuvent avoir des conséquences négatives à long terme sur leur santé psychologique. »
Qu’apprend-on au bébé qu’on laisse pleurer ? On lui apprend que sa souffrance n’a pas d’importance. Qu’il ne vaut pas la peine que l’on se dérange pour lui. Il ne faudra donc pas s’étonner si plus tard il manque de confiance en lui. On lui apprend que lorsqu’il est mal, il est livré à lui-même. Qu’il n’y a personne pour l’aider, il faut qu’il se débrouille tout seul. Qu’il ne peut faire confiance en personne, pas même en ses parents. Il ne faudra pas s’étonner si plus tard il a du mal à accorder sa confiance à autrui. On lui apprend à se taire, à se résigner, à démissionner. S’il arrête de pleurer au bout de quelques nuits de « dressage », ce n’est pas parce qu’il a « appris à dormir ». Il a juste appris à ne plus appeler lorsqu’il est mal, à ne plus communiquer ses besoins. A mon avis, c’est loin d’être une bonne nouvelle et ce n’est pas de bon augure pour l’avenir. Le bébé prend sur lui pour gérer lui-même/réprimer ses émotions négatives (tristesse/peur/colère…). Si en apparence il ne pleure pas, son stress est maximal ! Le Dr Sears affirme que « empêcher le bébé d’utiliser le langage des pleurs risque d’avoir un effet négatif sur son désir de communiquer ». Une étude américaine de 1970 a montré que les bébés ayant reçu des réponses promptes à leurs appels utilisaient moins les pleurs comme moyen de communication à l’âge d’1 an que ceux qu’on avait laissé pleurer. Ils communiquaient mieux, de manière plus subtile, tout simplement. Plus généralement, des études ont montré que les enfants qu’on a laissé pleurer pleuraient plus souvent, plus fort et plus longtemps en grandissant. Alors que les enfants maternés apprennent à « pleurer mieux », les autres apprennent à « pleurer plus fort ». Si ces méthodes peuvent sembler fonctionner à court terme car le bébé cesse d’appeler ses parents pendant la nuit, c’est donc loin d’être une bonne stratégie à plus long terme.
Et quel rapport au sommeil plus tard ? Un besoin non comblé ne disparaît jamais complètement. Il réapparaîtra plus tard, sous une autre forme. Les bébés qu’on a laissé pleurer ont toutes les chances d’avoir plus de problèmes de sommeil quelques années plus tard, liés à l’angoisse. Une peur d’aller se coucher, des cauchemars à répétition… Le sommeil sera associé dans leur inconscient à des sensations de peur, de stress, d’abandon. Cela peut même perdurer jusqu’à l’âge adulte. Combien d’adultes sont obligés d’avoir recourt à des somnifères pour dormir?
Il convient aussi de s’interroger sur le message que l’on souhaite transmettre à son enfant. Quand mon fils sera plus grand, si un jour il a un problème et qu’il est mal, je veux qu’il sente qu’il puisse m’en parler s’il en ressent le besoin. Je veux qu’il ose me réveiller en pleine nuit s’il n’est pas bien du tout. Je ne veux pas qu’il garde son mal-être pour lui si cela le pèse, qu’il s’isole dans sa peine. Je veux pouvoir continuer à l’épauler, qu’il sache que quoiqu’il arrive, il pourra toujours compter sur moi, sa maman. Je serai toujours là pour lui, je répondrai toujours à ses appels. Et cela commence dès maintenant !
Une autre conséquence grave de la méthode du « laisser pleurer », est qu’elle insensibilise les parents aux pleurs de leur bébé. Les premières fois, c’est très dur, ils sont obligés de se faire violence pour ne pas aller prendre leur bébé pour le consoler. Ils sont obligés d’aller à l’encontre de leur instinct primitif qui les pousse à le faire. Mais progressivement, ils s’habituent aux pleurs. Jusqu’à ce que ceux-ci ne les affectent même plus. Quelle tristesse ! L’instinct parental (et en particulier l’instinct maternel), est un formidable outil de communication entre le parent et son bébé. Les différentes plaintes et pleurs du bébé sont tout un langage ! Le parent qui laisse pleurer son bébé fausse cette communication. Il ne répond plus de manière intuitive aux différents signaux que lui envoie son bébé, mais de manière contrôlée. Il répond avec sa tête au lieu de répondre avec son cœur, son âme, ses tripes. Nier cet instinct va à l’encontre des intérêts de l’enfant, mais aussi des parents ! Le Dr Sears met en garde contre ce qu’il appelle le « cercle vicieux du détachement » : en retenant leurs réponses instinctive aux signaux que leur envoie leur bébé, les parents y deviennent progressivement moins sensibles, les comprennent moins bien, et perdent confiance en eux quant à leur capacité à y répondre. Leur instinct étant ainsi faussé, ils l’écoutent encore moins, et ainsi de suite. Progressivement, ils se détachent de leur bébé. Il leur sera beaucoup plus difficile par la suite de s’épanouir dans leur rôle dans ces conditions. Ils risquent de perdre patience devant des pleurs qu’ils ne comprennent pas. Ils ne parviendront pas à y répondre de manière adéquate. Le bébé sera frustré et changera sa manière de communiquer (en prenant sur lui ou en pleurant plus fort). Il est inutile de préciser que cela affecte le lien d’attachement parent/enfant. En mettant de la distance entre les parents et le bébé, en altérant leur communication, et enfin en diminuant la confiance que le bébé porte en ses parents. Au contraire, lorsque les parents répondent sans restriction aux pleurs de leur bébé, ils apprennent à mieux comprendre ces pleurs. Le bébé apprend à mieux communiquer également, puisqu’il se sent écouté et compris. Les parents prennent confiance en leur intuition parentale et connaissent bien leur enfant. Cela contribue à une relation harmonieuse entre les parents et le bébé.
Enfin, et c’est bien le plus effrayant, le stress ressenti par un tout petit que l’on laisse pleurer seul de manière répétée peut impacter son développement cérébral. C’est ce que nous apprennent les recherches les plus récentes en neurosciences. Si les pleurs durent, le taux de cortisol sécrété (l’ « hormone du stress ») peut atteindre un « seuil toxique » au-delà duquel des dommages au cerveau peuvent-être causés. Le bébé qu’on a laissé pleurer régulièrement risque fortement de présenter des troubles du comportement pendant l’enfance, notamment des troubles de l’agressivité, de l’apprentissage, une tendance à la dépression, voire même dans certains cas des troubles épileptiques. Plus tard, il risque de devenir un adulte plus agressif, plus anxieux, plus sujet aux dépressions. Un adulte qui fait preuve de moins d’empathie envers autrui. Qui présente des difficultés à gérer son stress et à maîtriser ses émotions. Dans les cas les plus extrêmes, cela peut conduire à des tendances suicidaires, à des addictions aux drogues ou à l’alcool, à de la délinquance. C’est la personnalité future du bébé qui est en jeu ! Son équilibre psychologique, son bien-être, sa réussite !
Alors, quand on prend conscience de tout cela, comment ne pas bondir devant les ouvrages de professionnels incitant les parents fatigués et désespérés à avoir recours à ces méthodes ? Et que dire des pédiatres qui les recommandent ? Car ce sont eux, les coupables ! Je suis affligée lorsque je lis dans mon livre de Laurence Pernoud « J’élève mon enfant », connu pour être « une référence en matière de puériculture », qu’elle recommande de minuter les pleurs dès l’âge de 3 mois, et de laisser pleurer toute la nuit s’il le faut, sans aucune intervention, à partir de l’âge d’1 an. Je suis atterrée lorsque j’entends des professionnels interviewés dans une émission de parentalité populaire comme « Les maternelles » recommander de laisser pleurer les bébés pour résoudre les problèmes des parents (à 2 reprises ces derniers mois) ! Je suis consternée que l’on s’étonne que je ne laisse pas pleurer mon bébé et qu’on me demande de me justifier, ce qui en dit long sur les mentalités actuelles. Je suis triste pour tous ces bébés, je suis triste pour la société d’aujourd’hui et celle de demain. Nos enfants sont notre avenir. Prenons-en soin en leur donnant dès leur naissance l’attention qu’ils méritent !
J’ai lu un jour une jolie citation : « Mieux vaut se réveiller la nuit pour s’occuper des enfants quand ils sont petits, plutôt que de passer des nuits debout parce qu’on s’inquiète à leur sujet quand ils sont grands ». Je la trouve très parlante !
Je vous suggère de visionner cette courte vidéo du Dr Catherine Gueguen qui résume bien tout cela :
Je ne dis pas que de répondre à tous les pleurs de son bébé, à tous ses besoins, est une chose facile. Je ne dis pas que les besoins des parents ne doivent pas être également pris en considération. Bien que ceux du bébé doivent passer en priorité. Il existe des alternatives pour essayer de répondre aux besoins du bébé en ménageant ceux des parents. RIEN, à mon sens, ne justifie de laisser pleurer son bébé de la sorte. C’est un acte de maltraitance que l’on doit cesser de banaliser.
Notes qui ont leur importance :
- Je tiens à préciser que cet article n’a en aucun cas pour but de culpabiliser des parents ayant pratiqué ces méthodes. Je ne suis pas là pour les juger. J’ai bien conscience qu’en étant fatigué et à bout, on puisse craquer et céder devant ce genre de méthodes. Je considère simplement ces parents comme des victimes. Ceux que je veux dénoncer, ce sont les professionnels ayant écrits des ouvrages encourageant les parents à laisser pleurer leur bébé. Et par-dessus tout, ceci est un appel à plus de bienveillance et d’empathie envers nos enfants. Il n’est jamais trop tard pour changer !
- Toutes les méthodes de « laisser pleurer » sont visées par cette article, et pas uniquement la méthode « 5-10-15 ». Certains parlent de « versions adoucies », peu importe, le principe est le même !
- Ces méthodes sont tout aussi mauvaises sur des bébés plus âgés (de 12 ou 18 mois par exemple). Même si certaines problématiques ne sont plus (telles que la mort subite du nourrisson ou la stimulation de la lactation), les dommages induits par le stress ressenti par l’enfant sont les mêmes. Il n’y a pas d’ « âge correct » pour laisser pleurer son enfant !
Sources et références :
A propos de la méthode 5-10-15 :
Interview d’Evelyne Martello sur cette méthode :http://www.mamanpourlavie.com/sante/enfant/sommeil/150-sommeil-de-bebe-la-methode-du-5-10-15.thtml
Article citant des extraits du Dr Thirion et du Dr Challamel : https://lesvendredisintellos.com/2013/11/09/le-sommeil-le-reve-et-lenfant-de-m-j-challamel-et-marie-thirion/
Laurence Pernoud, « J’élève mon enfant », Horay, p 117 et p 121
Les maternelles, émission du 15/09/2015 « bébé ne dort pas, toute la famille trinque » : https://www.youtube.com/watch?v=g4J17NxXOKA 28 à 32 mn
Les maternelles, émission du 19/01/2016 « il vient tout le temps dans notre lit » : https://www.youtube.com/watch?v=8KKNXHrw6kg&index=81&list=PL1DJfb-LSQmNmZ_BrhDlrQGbBzKoG805B 25 à 27 mn
A propos du sentiment de détresse du bébé qui pleure seul :
Isabelle Filliozat, Au cœur des émotions de l’enfant, JC Lattès, 1999, p 115-116
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o 44 à 45 mn
A propos de la base de sécurité comme tremplin vers l’autonomie :
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o 31 à 38 mn
A propos du langage des pleurs et de notre « pré-disposition » à y répondre :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 94 à 96
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Ne pleure plus bébé, Jouvence, p22 à 24 et p 27
A propos de l’insensibilisation des parents aux pleurs :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 95 à 97
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Ne pleure plus bébé, Jouvence, p 63
A propos de la confiance en l’autre :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 96
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Ne pleure plus bébé, Jouvence, p 62
Dr Catherine Gueguen : https://www.youtube.com/watch?v=_ZVVOkIP9fQ 1mn15 à 1mn35
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o 50 mn à 55 mn
A propos de l’estime de soi :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 29-30, p95
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o 50 mn à 55 mn et 1h31 à 1h32
Interview d’Isabelle Filliozat sur la confiance : http://www.cles.com/debats-entretiens/article/la-confiance-en-soi-peut-se-reconquerir
A propos du fait que les bébés cessent de pleurer par résignation, et à propos de l’inhibition de la communication en général :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 98-99 – p101
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Ne pleure plus bébé, Jouvence, p 62
Dr Catherine Gueguen : https://www.youtube.com/watch?v=_ZVVOkIP9fQ 15 à 22 s ; 1mn40 à 2mn02
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o 47 à 49 mn
A propos du fait que les bébés dont on a répondu aux pleurs sans délai pleurent moins en grandissant :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 99
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Ne pleure plus bébé, Jouvence, p 60-61
A propos des bébés qui ne se résignent pas et pleurent plus fort :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 100
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o 49 à 50 mn
A propos du « cercle vicieux du détachement » :
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 27 et p 95
A propos des conséquences sur le cerveau :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Ne pleure plus bébé, Jouvence, p 66-67
Dr Catherine Gueguen : https://www.youtube.com/watch?v=_ZVVOkIP9fQ 35 secondes à 1mn15
Autres liens pertinents sur le sujet :
Article traduit du Huffington Post allemand, avril 2016 : http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/07/laisser-pleurer-bebe-corps_n_9632418.html
Récit d’une blogueuse (le point de vue du bébé) : http://petits-et-grands.over-blog.com/article-1738638.html
Crédit photo :
Photo de Brandon Baunach. Licence Creative Commons.
karsenti 18 mai 2016
bonsoir merci pour cet article, je ne suis pas enceinte et je n’ai pas d’enfant mais j’ai effectué une thérapie pendant de longue années dans mon adolescence pour cause de depression. Ma génération (20 ans-25 ans) ont beaucoup de problèmes de lien avec leur parents. Car la plupart de nos parents sont de la génération ou les deux parents travaillent et donc ont moins de temps et besoin de dormir. Et comme par hasard tout un tas de bouquins est sorti pour soulager le sommeil des parents face au bébé qui pleure. bref là où je voulais en venir avec ma thérapie, c’est que ma psy m’a expliqué les effets négatifs de certaines éducations sur les nourrissons qui nous plonge une fois adulte dans un manque affectif, manque de confiance en soi. Et aussi à quel point les gens ne se rendent pas compte que si dès le plus jeune âge tu t’occupe mal de ton enfant, cela à des repercussions sur la suite. Ce n’est pas parce que un bébé ne peut pas s’exprimer comme un adulte qu’il n’a pas une mémoire neuro-sensorielle. D’ailleurs si les humains pendant l’acte sexuel pour beaucoup aiment les caresses, les baisers, les sensations d’être lové contre l’autre, c’est pour retrouver cette état de chaleur et de protection qu’on avait tout petit avec ses parents ou dans le ventre de sa mère. Même si on les à « oublié » consciemment.
Je vous remercie donc pour cet article qui explique bien la complexité de notre société actuel entre la raison et le cœur. et c’est presque toujours la raison qui prime. Je sais que ma mère me racontait que quand ma sœur était bébé, elle la laissait pleuré parce que on lui avait conseillé cette méthode pour qu’elle fasse ses nuits. elle m’avait en effet expliqué que c’était une véritable torture pour elle de laisser son bébé pleurer et qu’elle n’a pas voulu recommencer avec moi et mon petit frère. Et bien aujourd’hui je vois bien les différences entre ma sœur et moi. (elle est dépressive, alcoolique et incapable de vivre seule et ses relations avec notre mère sont très conflictuels même si aujourd’hui on essaie de faire en sorte que les choses aillent mieux.) mon frère et moi sommes proches de notre mère, avons plus confiance en nous etc. Après comme je vous le disais plus haut j’ai parfois des moments de blues mais j’arrive mieux à les gérer que ma sœur.
Après ce que je trouve un peu dommage dans votre article c’est que vous parlez beaucoup de la mère et de vous, votre rapport avec votre enfant et quand est- il du père ? on parle encore trop peu du rôle du père quand l’enfant est nourrisson. C’est vrai que physiquement la mère nourrit l’enfant, mais cela n’empêche pas le père d’être présent ou encore mieux de le nourrir lui même dans un biberon préalablement remplie du lait maternel de la mère pour que lui aussi créer un lien avec son enfant. Et le nombre de mère que je vois qui accourt quand leur enfant pleure et que le père reste assis. Mais vu que votre blog est très intéressant et soulève des points importants, j’espère que vous écrirez un article sur le sujet si cela vous dit.
Merci en tout cas.
Floriane 18 mai 2016
Bonjour et merci pour ce témoignage ! Effectivement beaucoup de personnes ne se rendent pas compte de l’importance des expériences de la petite enfance sur la personnalité future des petits. J’ai déjà entendu dire : « de toutes façons, il/elle ne s’en souviendra pas ». Oui mais l’inconscient, lui, s’en « souvient » ! Vous parlez de la mémoire neuro-sensorielle, c’est exactement ça !
Quand au rôle du papa, je vous rejoins entièrement, il est très important ! C’est pour cela que je parle beaucoup des « parents » dans l’article. Si je parle plus de moi que du papa par rapport à mon expérience, c’est parce que je parle de mon ressenti personnel, mais le papa a également sa place bien sûr. Il est vrai que l’on parle souvent plus de la maman pour les bébés, car malgré tout elle a une place plus importante. C’est tout simplement physiologique, le bébé a davantage besoin du contact de sa maman car c’est dans son ventre qu’il a passé 9 mois. La voix de sa maman, les battements de son coeur, lui rappellent ses sensations intra-utérines et lui apportent une sensation de sécurité inégalable. Sa maman est comme « sa base ». C’est pour cela que les petits sont souvent plus attachés à leur mère les toutes premières années, c’est souvent la « figure d’attachement principale » comme l’explique la théorie de l’attachement (d’autant plus qu’elle a souvent passé plus de temps avec le bébé les premiers mois). Cela ne veut pas dire que le bébé aime plus sa maman, c’est juste que quand il est mal, il est plus sécurisé par sa maman. Et effectivement, c’est elle qui donne la tétée, qui est elle aussi source de réconfort inégalable. C’est pour cela qu’en tous cas au tout début, c’est plus la maman qui intervient quand le bébé pleure, elle a « l’arme magique » pour le calmer instantanément 😉 La nuit, quand le bébé se réveille, il a souvent besoin de téter, et alors forcément c’est la maman qui l’apaise…
Le papa n’en reste pas moins une figure d’attachement très importante, juste après la maman. Et bien sûr il est important qu’il prenne sa place et passe des moments privilégiés avec son bébé lui aussi. Par contre je ne suis pas d’accord avec l’idée de donner un biberon de lait maternel pour tisser ces liens : cela est risqué pour le bon fonctionnement de l’allaitement (le bébé peut faire une « confusion sein/tétine »), et surtout, si la maman est là, le bébé préférera le sein et ne comprendra pas pourquoi on le lui refuse. Mais il existe beaucoup d’autres moyens pour les pères de tisser des liens privilégiés avec leur bébé : le bain (chez nous par exemple, c’est le rôle de papa), l’habillage, le portage en écharpe ou en porte-bébé, le jeu… Je peux en tous cas témoigner qu’en fonctionnant ainsi, mon P’tit Loup est vraiment proche de son papa. Quand son papa rentre du travail, il est fou de joie, court vers lui à 4 pattes, lui fait des câlins et des bisous 😉
Je note cette idée d’article que je n’avais pas en tête, merci beaucoup !
Sandra 20 septembre 2021
Tout à fait d’accord. J’ai eu des triplées en 2016 et on a fait du co dodo pendant presque un an. On a évité les pleurs et on fais beaucoup de peau à peau. Parfois je ne pouvais pas combler leurs attentes mais jamais volontairement et main ce sont 3 petites filles de 5 ans épanouies et dorment seules mais elles savent qu’on est là si elles ont besoin. Maintenant nous avons
un petit garçon et idem. Il dort avec nous. Comment peut-on infliger cette torture de laisser pleurer. Ma grand-mère me disait J’ai l’éternité pour dormir quand mes enfants ou petits enfants ont besoin de moi je suis là. En plus avec le co dodo on dort bien même avec les tétées ou bib nocturne tout va plus vite tout le monde est heureux. Merci pour cet article
Floriane 29 septembre 2021
Merci pour ce partage !
Dumont Audrey 13 octobre 2022
Bonsoir
Je suis une maman de 46 ans et j’ai eu 4 enfants. Mon 2ème enfant était une fille.
Dernièrement j’ai réalisé que ses problèmes d’adultes étaient dûs à mes erreurs de jeune maman. J’avais 22 ans et j’ai laissé ma fille pleurer et dormir loin de moi dès mon retour de maternité. Je n’ai pas réussi à m’attacher fortement à ma fille et aujourd’hui 24 ans plus tard je comprends enfin pourquoi. J’ai brisé le lien j’ai saboté sans même le réaliser alors. J’ai écouté ma belle mère qui disait laisse pleurer. J’ai écouté mon ex mari qui ne voulait pas d’un bébé dans la chambre. J’ai écouté les conseils des professionnels. Et j’ai ainsi commis cet acte criminel de laisser seule ma petite fille mon bébé pleurer et j’ai vécu des années d’enfer relationnel avec elle. Vous avez mis le doigt sur 24 ans d’incompréhension. Je suis en souffrance et vais avoir besoin d’aide psychologique. Ma fille veut devenir psychologue et je pense qu’elle guérira de ses plaies affectives.
Mais ma culpabilité à moi est immense.
Rachel Téin 6 novembre 2022
Bonjour
Je soutien ce principe d’accorder son attention et son affection lorsque bébé réclame. J’ai eu les larmes aux yeux lors de la lecture.
J’ai entendu ma mère me dire que sa belle mère disait que c’est bon aux bébés de pleurer pour leur poumons. Personnellement, j’ai laissé une ou deux nuit mon premier pleurer parce qu’on voulait arrêter de lui donner à manger et faire ses nuits mais il était déjà âgé de plusieurs mois et avais beaucoup de poids. Mis à part ca, je déteste entendre un bébé pleurer, ça fait si mal au cœur d’entendre sa détresse. Ça me renvoie à la mienne qu’on a n’a pas su prendre au sérieux quand j’étais enfant. Résultat, trouble de la personnalité limite.
Merci pour l’exposé de cette expérience et ressenti, Merci de défendre ces petits êtres contre des handicapés ou ignorants affectifs qui font de gros dégâts.
Et pour la maman qui culpabilise en commentaire, courage, même si le mal est fait, ce qui compte c’est d’être présent maintenant pour son enfant et de lui faire savoir qu’on regrette. On peut tous être pardonné.
Pat 4 juillet 2017
Bonjour Floriane,
Nous avons la chance d’avoir un petit BABI. Petit Poussin de huit mois et demi dort dans notre chambre, dans son lit. Nous ne le laissons jamais pleurer. Il se réveille encore la nuit pour téter, ce qui ne me dérange pas du tout. Il ne s’endort jamais à la même heure, ne se réveille jamais à la même heure et ne fait pas ses siestes à la même heure. Comme je m’occupe de lui tout le temps, je me permets de suivre son rythme. Il lutte beaucoup pour ne pas s’endormir. Il s’endort soit après un long moment passé dans l’écharpe, soit au sein après s’être trop énervé et pleuré.
A partir de quand as-tu instauré un rituel pour le coucher ? Est-ce que ton P’tit Loup s’endort seul ? Si oui, depuis quand ?
Belle journée 🙂
Floriane 7 juillet 2017
Bonjour Pat,
A 8 mois, qu’il n’ait pas un rythme très calé ne me choque pas. Cela dépend des bébés… Je pense que tu as raison de suivre son rythme sans imposer.
Pour le fait qu’il lutte pour ne pas s’endormir, ce peut être dû à l’angoisse de la séparation. 8 mois, c’est l’âge ! C’est difficile mais tout à fait normal…
Pour le fait qu’il mette du temps à s’endormir, es-tu sûr de ne tenter à l’endormir qu’une fois qu’il est réellement fatigué ? Penses-tu pouvoir bien repérer ses signes de fatigue ? (Essayer trop tôt peut être une explication quand au fait que ce soit long, mais il est tout à fait possible qu’il soit réellement fatigué et lutte pour ne pas dormir par peur d’être séparé de toi…).
C’est difficile, ces phases vont et viennent, mais passent d’elles-mêmes généralement au bout de quelques semaines.
De notre côté, nous avons instauré un rituel du couché autour de ses 5 mois. Mais lors des phases d’angoisse de séparation, il était clairement perturbé et nous faisions comme nous pouvions, tout simplement. Beaucoup de portage et de tétées, comme toi (et lors des pics de ces phases il rejetait le sein par peur de s’endormir !). Heureusement, avec beaucoup de câlins et de réassurances, les choses finissaient toujours pas rentrer dans l’ordre.
Il ne s’endort pas seul non, nous l’accompagnons toujours dans le sommeil. Nous ne cherchons pas à le « faire s’endormir seul », nous ne le sentons pas prêt, il a toujours besoin de notre présence rassurante. Là aussi, cela dépend beaucoup des enfants : certains vont s’endormir seuls d’eux-mêmes dès 6 mois (je crois que c’est assez rare tout de même 😉 ), d’autres à 1 an, d’autres à 3 ans (et si on respecte leur rythme, 3 ans est beaucoup plus courant…). Voilà 🙂
Mais une chose est sûre, de nombreux bébés qui s’endormaient seuls avant (parce qu’on les avait « forcés », fortement incité, où parce qu’ils l’avaient eux-mêmes décidés) « régressent » à ce niveau lors des phases d’angoisse de la séparation, vers 8 mois et 1 an… C’est lors de ces moments qu’ils ont le plus besoin d’être accompagnés dans le sommeil (et lors des réveils nocturnes), puisque justement, s’ils luttent pour s’endormir, c’est qu’ils ont peur de la séparation du sommeil.
J’espère avoir pu répondre à tes interrogations ! Bon courage pour ce passage difficile !
Pat 10 juillet 2017
Merci Floriane pour ta réponse et tes encouragements.
Il n’y a aucun problème concernant les signes de sommeil. Je les ai bien identifiés. 🙂
L’endormissement est plus ou moins long selon les périodes. En ce moment, c’est long et c’est effectivement probablement lié à l’angoisse de la séparation. De façon générale, Petit Poussin lutte beaucoup moins pour les siestes que pour le coucher du soir. Pour l’instant, il s’endort encore soit dans mes bras, soit dans l’écharpe, que ce soit pour les siestes ou pour la nuit. J’ai encore une interrogation : est-ce que ton P’tit Loup s’endort également uniquement en étant porté ? Et si non, quand a-t-il été prêt à s’endormir autrement ?
Floriane 10 juillet 2017
Il arrive que mon P’tit Loup s’endorme en portage si on est en balade, mais sinon c’est principalement au sein qu’il s’endort (et c’est justement pendant les épisodes d’angoisse de séparation qu’il refusait le lit et le sein et qu’il fallait le portage 😉 . En général je m’allonge avec lui dans son lit, et il s’endort en tétant. Parfois il lâche le sein juste avant de s’endormir. Mais je remarque qu’il se rendort de plus en plus souvent seul s’il se réveille la nuit (ce qui est très rare puisqu’il « fait ses nuits » maintenant) ou en court de sieste. Récemment, il s’est réveillé pendant une longue période en pleine nuit, je me suis rendormie avant lui et mon mari m’a raconté qu’il avait discuté un long moment « tout seul » allongé dans son lit avant de se rendormir… (Je n’étais pas bien loin mais je ne m’occupais pas activement de lui puisque je dormais, je précise que nous sommes en cododo). Parfois, je l’entends discuter un peu le matin puis se rendormir (là pour le coup il est seul dans la chambre), ou en cours de sieste… Comme quoi, ça vient doucement mais sûrement 😉 . J’espère avoir répondu à tes interrogations !
Est-ce que tu le vis bien de l’endormir à bras ou non ? Je comprends que cela puisse être pesant (dans tous les sens du terme 😉 ), si c’est le cas, tu peux peut être essayer de trouver une autre routine pour l’endormir ? Je n’ai pas changé la routine d’endormissement au sein parce que je le vivais bien, mais c’est tout à fait possible. Pour les bras c’est la même chose, en gros tu peux essayer de le coucher quand il est presque endormi mais pas complètement. S’il se met à pleurer, tu le reprends et tu recommences, un peu plus tard si nécessaire. Une fois l’étape acquise, tu peux essayer de le coucher un peu plus tôt dans sa phase d’endormissement, et ainsi de suite, à jusqu’à ce qu’il puisse s’endormir dans son lit (ce qui ne t’empêche pas d’être près de lui, le caresser, lui parler, chanter, lui faire des bisous, coller ton visage au sien, lui tapoter les fesses ou faire quoique ce soit d’autre qui le rassure 😉 ). C’est assez fastidieux, et cela demande de la patience, mais c’est possible (en gros, c’est la méthode d’E. Pantley de son livre « un sommeil paisible sans pleurs »). Par contre, j’attendrais la fin de la période d’angoisse de séparation pour tenter quelque chose comme ça, il vaut mieux… Après, il est aussi tout à fait possible et même fort probable qu’il demande de lui même à s’endormir dans son lit de lui-même un jour, mais on ne peut savoir quand…
S’endort-il au sein parfois ? Si oui tu pourrais-peut être varier les façons de l’endormir pour préserver ton dos ?
J’espère t’avoir apporté quelques pistes intéressantes 🙂
Julien 15 décembre 2017
Comment se déculpabiliser d’être trop faible de laisser son enfant pleurer (j’ai pas dit insensible) …écrire un article pour pointer du doigt ceux qui le font, leur faire la morale, et dire que ce ne sera pas sans conSequences pour leur avenir…bravo. Chaque situation et chaque enfant est unique, arrêtez le jugement svp.
Ioanna 19 février 2018
Bonjour, je me permets de m’adresser à vous puisque vous avez l’air de vous être particulièrement bien renseignée sur le sommeil des enfants. Mon fils de presque 15 mois, depuis quelques semaines, a du mal à s’endormir le soir, pour la sieste (c’est pire) et à se rendormir la nuit – car il ne fait toujours pas ses nuits. Il a dormi six mois dans notre chambre. Nous ne l’avons jamais laissé pleurer avant ses onze mois. A ce moment là, épuisés (souvent encore deux réveils par nuit) nous nous sommes résolus à le laisser pleurer, en nous fixant un maximum de 10 minutes. Nous pouvions ainsi, très épisodiquement, le laisser pleurer (souvent moins de 5 minutes en fait). Cela arrivait rarement car il s’endormait le plus souvent facilement depuis ses six mois, et se rendormait la nuit après la tétée puis le biberon, qu’il ne prend plus depuis seulement un bon mois. Depuis une dizaine de jours, il ne veut plus dormir qu’avec nous : c’est notre faute car nous l’avons laissé faire des siestes avec nous et l’avons pris dans notre lit à 5h du matin pour grapiller quelques heures de sommeil. Mais je ne veut pas faire de cododo avec lui. Ce n’est pas une question de principe, mais de confort : il m’empêche de dormir car il me tire les cheveux pour se rassurer (je précise que pendant le premier mois de sa vie, il a dormi dans mes bras, refusant de dormir dans son lit). Je suis enseignante, je dois gérer des classes difficiles et j’ai besoin d’un minimum d’énergie pour les canaliser. Il s’accroche à nous le soir quand on le pose dans son lit, pour la sieste, c’est bien pire, il fait tout pour ne pas s’endormir. Alors on le laisse pleurer : on sent bien que ses pleurs sont parfois de purs pleurs de colère, et non des cris de détresse comme lorsqu’il était plus jeune (voiture aussi!), mais de la détresse s’y trouve parfois mêlée. On suit le même rituel depuis des mois les soirs, et on l’endort dans les bras en lui chantant des chansons, puis on le pose dans son lit quand il est presque endormi. Je lui dit toujours que nous sommes là, à côté, qu’il sait que nous serons toujours là s’il a besoin de nous. La nuit, on se lève pour le rassurer, le bercer, et si on le sent très énervé, on lui fait un biberon de camomille. Mais il ne se rendort plus comme avant. Sans doute une phase d’angoisse de la séparation, mais aussi d’affirmation – au même moment il a cessé d’accepter de manger de tout. Quand je me lève – c’est plus souvent mon mari – il me faut parfois trois heures pour me rendormir. J’ai un sommeil léger. Je n’en peux plus et j’avais l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait pour qu’il se sente en sécurité, entouré. Et puis il devient très lourd à bercer!
J’ai essayé ce que vous disiez : l’endormir en porte-bébé puis le poser dans son lit, même lui faire faire un tour en voiture ; le coucher un peu plus tard en passant un moment encore avec lui…rien à faire. Je déteste le laisser pleurer, cela me culpabilise énormément, mais je suis à court d’idées. Je suis preneuse de conseils!
Doudou 12 juin 2018
Bonjour,
J’ai commencé à lire votre article, et puis je me suis pris une première gifle (Ouah elle est dur a encaisser), mais je décide de continuer … Et puis une deuxième gifle !!! Je décide d’arrêter et de laisser un commentaire, pour vous raconter ma petite histoire !!
Grace ou à cause de votre article, je me sens « mère indigne » de son enfant, oui parce que j’ai laissé pleurer mon enfant !!
Ma fille faisait ces fameuses crises du soir (Dés que la nuit tombée, impossible de la consoler – Et ne me dites pas que c’est pas impossible de consoler son enfant)
On a tout essayé: Le calin, les bras, les berceuses, les mots d’amour, les carreses sur le visage, les balades en poussettes, le tour de voiture, … Elle continuait de pleurer, on ne savait plus quoi faire !!! Ben on la laissait pleurer, j’avais tellement mal au coeur, mais si je la prenais dans mes bras, c’était encore pire !! Une déferlante de pleurs …
Aujourd’hui c’est un amour de bébé, qui continue de s’exprimer et qui réclame à aller se coucher … Elle ne fait plus ces fameuses crise du soir, mais elle sait se qu’elle veut et je prends le temps de l’écouter, de jouer, et surtout de parler avec elle, même à l’âge de 3 mois !!! (C’est pour moi le plus important, leur parler) Elle sourit tous le temps, nous a fait son premier rire avant ses 2 mois et continu de rire des qu’on lui parle, gazouille à longueur de journée, … et je l’ai laissé pleurer !!!!
Je l’aime tellement, (comme tout parents aime son/ ses enfants), qu’on fait au mieux pour eux, (ma soeur m’a toujours dit: « On fait comme on peut, mais pas toujours comme on veut) et j’avoue que votre article ne m’a pas fait que du bien à le lire.
Aujourd »hui avec toutes ces nouvelles méthodes d’éducation, je me perds en tant que parents … Je ne sais plus se qui est bon ou pas, pour mon enfant !!
En tout cas, je n’ai pas besoin de montessori pour savoir ce que je dois faire, je ne pas besoin de « l’éducation positive », pour parler correctement à mon enfant et à lui apprendre des choses, c’est tellement logique, que votre enfant soit épanoui dans sa vie !!!
Que chaque parents décide de son éducation, sans que des personnes (comme vous, et bien d’autres) qui sont convaincu de leur éducation, ne soit moralisateur avec les parents qui décident une autre éducation que la leur … Même si c’est un partage (J’adore les partages de conseils), le ton est une « chouille » culpabilisant.
Je vous souhaite quand même, une belle continuation avec votre petit loup ^-^
Floriane 28 juin 2018
Bonjour et merci pour ce commentaire et votre franchise.
Je suis désolée de répondre si tard, mais je tenais à le faire car votre témoignage m’a touchée.
Alors tout d’abord, je suis sincèrement désolée si mon article vous a fait culpabiliser. Cela fait près de 2 ans maintenant que je l’ai écrit. À me relire maintenant, je reconnais que le ton n’était probablement pas le bon. J’espérais que mon article n’empêche des parents de laisser pleurer leur bébé « en amont », je ne souhaitais évidemment pas faire culpabiliser ceux qui l’avaient déjà fait.
Vous avez fait du mieux que vous pouviez avec les éléments dont vous disposiez à l’époque. On commet tous des erreurs en tant que parent, comme dirait Isabelle Filliozat, « il n’y a pas de parent parfait » ! Voir mon dernier article, voir celui ci aussi surtout : http://parents-naturellement.com/jai-perdu-bienveillance-apres/
Alors j’espère que cette culpabilité vous servira à avancer et qu’elle ne vous paralysera pas. C’est comme cela qu’on avance ! Vous vous posez des questions, vous vous questionnez, vous culpabilisez, cela signifie que vous êtes une bonne maman ! Et vous avez raison, dans notre société, il ‘est bien difficile de s’y retrouver avec les conseils contradictoires venant de droite et de gauche.
Et si votre fille ne semble pas impactée c’est super ! Je tiens seulement à préciser que ce n’est pas parce qu’un bébé est souriant avec ses parents qui l’on laissé pleurer que cela ne l’impacte pas et que c’est une bonne raison pour le faire. Ils le font tous, ils recherchent l’attachement. Les bébés pardonnent tout et aiment leurs parents d’un amour absolument inconditionnel, ce n’est pas une raison pour justement les laisser pleurer, bien au contraire…
J’ai maintenant une petite fille de 3 mois qui a fait des pleurs du soir elle aussi. Tous les soirs pendant plusieurs semaines, elle était inconsolable. Je sais ce que c’est donc, et oui c’est dur ! Pour autant, ce n’est pas là une bonne raison de laisser pleurer. Les pleurs devraient toujours être accompagnés, à moins qu’on ne soit sur le point de craquer et s’en prendre physiquement au bébé bien sûr… Il se peut que le bébé pleure plus fort avec papa ou maman parce qu’il se sent en sécurité avec sa figure d’attachement, et donc se décharge au maximum… [voir mon article sur l’attachement].
Concernant votre regard sur l’éducation positive, vous avez raison, ce devrait être une évidence, mais la société dans laquelle on vit fait que ça ne l’est plus. Tout comme le fait de ne pas laisser pleurer son bébé devrait être une évidence…
« Je n’ai pas besoin de l’éducation positive pour parler correctement à mon enfant » => votre fille a 3 mois et quelques c’est bien cela ? Evidemment que vous n’en avez pas encore besoin ! J’aimerais bien que vous me redonniez votre avis sur la question dans 2 ans, quand elle sera en pleine période d’opposition et multipliera les refus et les crises ! ^^
Si vous n’en avez toujours pas besoin là alors tant mieux pour nous, personnellement de mon côté j’en ai besoin ^^ Cela m’aide tous les jours, et je suis convaincue que ma relation avec mon fils serait bien différente sans ces aides, parce que sinon ce serait les schémas d’autoritarisme que j’avais toujours connu qui viendraient naturellement…
Et enfin, pour vous y retrouver en tant que parent, mon meilleur conseil serait de vous écouter vous et d’écouter votre enfant. Au plus profond de vous, votre cœur vous disait il de laisser pleurer votre fille ? J’en doute. On se trompe rarement lorsqu’on agit avec le cœur.
Et ensuite, pour les sujets qui vous posent question, vous informer un maximum, confronter les points de vue, analyser les sources et prendre du recul sur le tout pour avoir votre propre réflexion et agir en conscience 🙂
DOUDOU 24 octobre 2018
Bonjour Floriane,
je viens de voir à l’instant votre réponse et je vous en remercie. Je n’ai laissée pleurer ma fille qu’une seule fois, quand je voyais que je ne pouvais rien faire d’autre !! Ma fille (qui a maintenant 7 mois presque 8) continue de pleurer dans la nuit, (4 à 5 fois si tout va bien) et bien je me lève. On fait des calins en pleine nuit, on chante, et elle se rendort tout contre moi (j’avoue j’adore ça, même si c’est à 2/3 heure du matin)
Après renseignements, tous les reportages de Isabelle Filliozat, je les ai écouté, décortiqué, … et je comprends votre article et le message que vous avez voulu faire passer. Alors je m’excuse de ce commentaire sur ce ton un peu agressifs.
Concernant les méthodes d’éducation (toutes ces heures que j’ai passé encore une fois à regarder, écouter, lire, …) je peux dire que mon esprit était « brouillés » par l’éducation qu’on nous a donné et je ne suivrais pas les pas de mes parents.
Je tiens juste à dire que tous ces conseils, que l’on nous donne et nous dire que ça c’est de l’éducation positive, … Non, c’est juste une éducation normal !!! De la bienveillance et des limites à poser (sans crier, sans violence, …) Aprés je ne suis pas dans cette « terrible » phase des 2 ans, mais promis je reviendrais vous laissez mon témoignage 😉
Je vous souhaite une très belle journée et excuser moi encore pour ce commentaire !!
Pris 18 juin 2018
bonjour,
félicitation pour ce bel article. Je suis entièrement d’accord avec toi et nous pratiquons aussi le « maternage proximal » à la maison même si chez nous sauf pour l’allaitement évidement le papa fait tous comme maman. J’étais jusqu’à présent en conger parental (ma fille aura bientôt 11 mois) je reprend à 3j/semaine. Et la c’est vraiment dur ,mon bébé est triste quand je la récupère beaucoup moins pétillante. Elle a besoin de pleurer beaucoup dans mes bras pour que ça aille mieux. Elle pleur quand je la laisse le matin. La nounou me dit ça va mieux elle pleur mois en fait je vois bien dans son comportement que au contraire ça va pas mieux voir ça empire. Certe elle pleure peut être moins mais c’est parce qu’elle se résigne. Ca me fend le cœur de la voir comme ça, j’ai peur que ça la change, que ça change son bien être. J’ai vraiment la sensation de la trahir elle a confiance en moi et je la laisse. La société actuelle ne laisse pas de place ni de temps pour que nous pussions correctement subvenir au besoin de nos enfants qui son l’avenir. Il n’y a pas que le côté matériel. Et c’est normalement qu’un enfnat pleur quand il n’est pas bien. Ne pas l’entendre pleuré lorsque ça va pas . C’est peut être agréable pour les oreilles Mais plutôt malheureux.
Vasseur Jean Pierre 7 juillet 2018
Je n’ai jamais voulu écouter ces fameux conseils et chaque fois que je couchais ma puce, il me fallait environ 45 minutes pour qu’elle s’endorme, et je faisais ça chaque fois qu’elle se réveillait après un bon bib et les fesses propres, parfois trois fois dans une nuit, elle a fait ses nuits vers ses 20 mois. Aujourd’hui elle a six ans et il y a peu de temps, elle a fait un cauchemar, elle m’a appelé. Je suis arrivé, je l’ai consolé et elle m’a dit : » papa, tu me chante une chanson comme quand j’étais bébé, comme ça je ferais des beaux rêves. » inutile de vous dire que j’étais ému qu’elle s’en rappelle. Alors ne ratez pas ces moments qui sont aussi précieux les premiers pas, les premiers mots et autres.
Daniela 7 août 2019
Bonjour Floriane,
votre article a retenu toute mon attention.
Je suis dans une situation aujourd’hui ou je ne sais plus qui croire et quoi faire.
Ma fille a fêté son premier anniversaire fin Juillet. Je l’ai allaité jusqu’à 4 mois (reprise de travail), même la nuit. Ensuite elle réclamait le biberon 1 fois par nuit. A 6 mois la pédiatre et la directrice de crèche nous ont dit, qu’elle n’a plus besoin de biberon car elle a 4 repas pendant la journée. Nous avons arrêté de lui donner le biberon en compensant avec des mots expliquants et la tétine. Après deux nuits elle a arrêté de réclamer son bibi « d’habitude » (mot de la pédiatre). Elle commençait à faire ses nuits.
Avec la poussée dentaire les nuits étaient de plus en plus agitées (vers 8 mois) et jusqu’à son premier anniversaire elle s’est réveillée 4 à 6 fois (rythme de 1,5h ou 3h). Mon mari et moi sommes épuisés.
A la visite de 12 mois chez la pédiatre, elle m’a expliquée que nous n’avons jamais appris à notre fille de se rendormir après un cycle de sommeil (1,5h) comme nous en tant qu’adulte le faisons automatiquement.
Elle a besoin de nous chaque 1,5h pour se rendormir et elle doit apprendre de le faire toute seule: Ca me semblait logique. La pédiatre m’a conseillée de rassurer ma fille en lui disant que nous sommes là et qu’elle peut se rendormir, sans rentrer dans sa chambre et faire une « action » (donner le bibi d’eau, la tétine, etc. – du coup on a laissé le bibi d’eau dans le lit et elle a trois tétines à disposition au cas ou une tombe du lit).
Le premier soir après le premier cycle de sommeil, nous avons appliqué les conseils, elle a pleuré env. 20 minutes, nous l’avons rassuré oralement plusieurs fois en restant derriere sa porte. Elle a fini par se rendormir, mais moi j’ai pleuré car c’était vraiment dur. Et après: miracle, elle a fait sa nuit jusqu’à 7h. Tous les jours de la semaine suivante aussi, avec quelques petites coupures et de pleures de quelques secondes et elle se rendort toute seule.
Il y a 3 jours elle a eu la fièvre (nous pensons suite au vaccin des 12 mois, car pas d’autres symptômes) et mes parents sont arrivés de l’Allemagne pour 14 jours. Depuis elle ne fait plus ses nuits, elle se reveille à nouveau tous les 1,5/3h, bien cyclique. Nous la rassurons comme recommandé mais elle continue de pleurer. Cette nuit ça a duré 1,5h puis elle s’est rendormie. Ma mère a pleuré ensuite car elle ne peux pas écouter sa petite fille pleurer (comme moi). Maintenant j’ai des doutes comment réagir. Les reveilles sont cycliques alors l’explication de la pédiatre m’avait convaincu et en plus ça a marché tout de suite.
Qu’est ce vous me conseillez? J’avoue que je suis perdue, les doutes de ma mère et votre article me laissent douter, la pression de la part de la société que l’enfant doit faire ses nuits aussi et la pédiatre avec son explication logique aussi.
En vous remerciant par avance,
Danke!
Titounette 24 août 2019
Merci beaucoup pour cet article.
J’avais eu la chance de lire « Serre moi fort » avant d’être obligée de le jeter à la poubelle par une « je laissee bébé pleurer » à un grand moment de faiblesse. Heureusement j’en avais suffisamment lu et me suis toujours écouté même si cela a pris du temps parfois. Genre 5-10 min 😉
J’apprécie énormément votre travail, votre article, complet, basé sur des sources indiquées systématiquement. Y a pas à dire, c’est du boulot !
J’ai été marqué par certains commentaires qui, à ma sensibilité, m’ont semblé super agressifs. Je souhaitais y répondre aussi.
Je suis hypersensible et hyper-empathique, alors je ne sais pas si ce que je vais raconter parlera à tout le monde.
Lorsque je vois mon Loulou s’endormir sur son biberon, que je l’emmène dans sa chambre alors qu’il s’est endormie. Lorsque je vois son air serein, ses bras ballants, je prends conscience de l’immense conscience que les bébés mettent en nous, parents et adultes. Je crois qu’aucun être n’a plus confiance qu’un bébé. Et c’est peu dire : il ne sait rien faire tout seul, il est totalement dépendant de l’adulte. Il est obligé de faire confiance pour sa vie. Je crois que dans la vie d’un adulte qui s’occupe d’enfant, jamais aucun être ne lui fera autant confiance.
Alors, comment peut-on laisser un être si plein de confiance livré à lui même dans des moments de peur, de doute…? Comment peut-on décider de refuser de répondre à ses appels de détresse ? »Je ne parle pas de neurosciences etc… Juste de ce fait là.
Attention, j’ai été poussé à bout.J’ai fait une dépression postportum. J’ai déjà dit des choses à mon enfant que jamais je n’aurais pensé dire un jour. J’ai déjà passé des heures sous la pluie à marcher en poussette avec seulement un chemisier pour qu’il puisse dormir, se reposer et surtout, arrêter d’être grrrrrrr. Avec papa on est déjà sorti en pleine nuit sous la neige en poussette (bébé couvert en conséquence bien sûr) pour qu’il puisse s’apaiser et dormir. ‘Fin des moments où on s’est retrouvé démuni on en a eu. Seulement jamais j’ai pu laisser mon Loulou pleurer seul dans sa chambre. J’ai essayé au début une fois, sous les conseils d’une puéricultrice de la PMI, mais ça n’a guère duré plus de 15 longues minutes. Comment pouvais-je ignorer ses cris alors que je savais qu’il avait faim et besoin de réconfort ?
Un bébé c’est une attente d’amour. Je ne comprends pas qu’on ne comprenne pas, qu’on ne voit pas, qu’on n’entende pas… Le nombre de parents qui m’ont dit « il faut le laisser pleurer comme ça il apprend la leçon ». Mais quelle leçon ?! Qu’il a beau appelé, personne ne viendra ? Je suis effarée que les gens se disent « attends, si tu ne viens pas, le môme va comprendre que ses cris sont inutiles donc il va comprendre et arrêter ». Un bébé ?!!! C’est comme Papa qui disait « mange proprement » alors que bébé avait 1 mois…. Il a fallu en faire des mises au point !
Je pense que si les gens refusent d’entendre les cris de bébé c’est parce que cela fait raisonné leur, notre, part de vulnérabilité. Je crois que c’est ce qu’appelle l’enfant. Seulement, dans notre société on n’aime pas se sentir fragile, vulnerable. Et sincèrement, je suis persuadée que le monde irait beaucoup mieux si on écoutait nos bébés car ce sont des personnes qu’on aura su écouter.
Alors oui, je raconte tout ça, mes théories etc… mais, perso, jamais je n’oublierais les peurs ressenties lors de mes premières contractions à 3 mois, le regard de la sage femme lorsqu’elle m’a annoncé que j’avais rompu et ces moments de la gyneco « il ne faut pas vous projeter ». Cette vie qu’on a garder au chaud, elle est là et elle nous dit qu’ellr a besoin de nous. Écoutons là.
Je finirais par dire que je comprends la colère des autres maman en lisant ce type d’articles. Bien que non volontaire, ils font culpabiliser et j’ai moi-même eu beaucoup de mal avec certains. Ayant eu une césarienne, je n’ai pas eu de « premier contact », je n’ai pas pu allaiter, mon Loulou n’aime pas le portage car il préfère bouger et observer de partout, le cododo est impossible car il a la bougeotte, je ne fais pas de DME car Papa n’était pas rassuré et je ne fais pas d’HNI. Je ne rentre dans aucune case et croyez moi, quand ces cases sont nos références (pour les 1ers points qui étaient les plus importants pour moi), on se sent seule. .. Très seule… Seule face à notre incapacité et ça fait mal. Je sais que toute ma vie j’admirerais des femmes qui allaitent, qui font du portage ou qui cododotent.
Je pense que certaines mamans qui sont en colère face à ce genre d’articles sont des mamans qui n’ont pas besoins de ce qu’il faudrait faire dans l’idéal mais de conseils pour savoir ce que elles, avec les billes qu’elles ont, pourraient faire. Et dans ce domaine, où les choses ne sont pas « parfaites » ou comme elles devraient être, quand on est maman, on se sent vite seule… J’ai tire-allaité, par exemple, et c’est un constat que j’ai pris en pleine face. Pareil, quand on voit le nombre d’associations de soutien aux mères cesarisées. C’est simple, il n’y a qu’une ! D’ailleurs un grand merci à Cesarine !!!
Bref, je crois que j’ai beaucoup écrit et que j’ai mélangé beaucoup de choses.
Merci à vous
Francesca P 10 juin 2020
Bonjour,
J’avais écrit un long message, malheureusement il semble s’être perdu dans les profondeurs d’internet.
Comme je l’écrivais, je suis, tout comme vous, choquée de voir le nombre de professionnels de la santé et de l’éducation qui recommandent de laisser pleurer le bébé !!!
Ils balayent du revers de la main toutes les interrogations de type « on ne sait pas ce que ressent le bébé ni les effets de ces méthodes sur lui ». Oh, ne vous en faîtes pas, il apprend!
Il est surprenant de voir que le bébé semble être perçu comme un être machiavélique, presque démoniaque, dont le seul but serait de torturer ses parents.
C’est d’autant plus intéressant que l’on constate que le bébé n’est pas vraiment capable de raison, d’être rationnel, ni de planifier quoi que ce soit. Sauf CA! La seule chose dont est capable le bébé serait de planifier un plan de torture de ses propres parents! Bref, comme vous, j’ai du mal à prendre au sérieux ce type de personnes.
Je crois qu’il y a tout simplement beaucoup d’égo et de jalousie dans cette affaire, les professionnels, qui sont aussi des parents qui ont laissé hurler leur enfant, ne peuvent pas admettre qu’ils ont tort, qu’ils se sont trompés et qu’ils ont maltraité leur enfant sans raison.
A mes yeux, laisser son enfant hurler sans le réconforter pendant des heures, tous les jours, pendant des semaines, c’est de la torture. Je n’ai pas peur du mot, oui, de la TORTURE. Certaines personnes qui me liront penseront que j’exagère, que les parents qui aiment leur enfant sont incapables de le torturer, mais il suffit de se rappeler que les mutilations sexuelles sont pratiquées par les propres parents sur leurs enfants tous les jours, encore aujourd’hui en 2020. Pensez à l’excision des petites filles par les femmes de leur famille, le plus souvent leur propre mère, pensez à la circoncision des petits garçons décidée par leurs parents.
Tout comme vous, et alors que je ne me plains pas, je reçois les conseils de personnes, de professionnels qui veulent me convaincre de laisser mon bébé pleurer!!! Des conseils que je demande pourtant pas et qui souvent n’ont même rien à voir avec la conversation. Pourquoi ce lavage de cerveau permanent???
En même temps, ces personnes ne cessent de me féliciter au sujet de mon enfant, de s’extasier sur son comportement et ses capacités, qui m’ont pourtant l’air normaux. Du coup, j’ai du mal à comprendre à ce que j’aurais à gagner en appliquant l’inverse de ce que je fais et qui donne de si bons résultats.
Eleonore 18 octobre 2021
Je ne suis pas sûre que toutes ces allégations soient prouvées (sur les conséquences à long termes)… Je ne suis pas pour cette méthode mais pour autant de ce que j’ai lu cela ne fait pas des adultes plus stressés.
Dans tous les cas un peu de nuance serait pas mal… Pour ma part je n’ai pas laissé ou très peu (lorsque j’étais sous la douche ou que je devais me préparer à manger) mon fils pleurer dans ses tous premiers mois. Mais depuis ses 6 mois cela m’est arrivé 2-3 fois (dont ce soir d’où ma présence sur votre site). Parce que je suis seule avec mon fils 24/24 et 7/7 alors qd il refuse de s’endormir comme ce soir, malgré une grosse fatigue, 1h30 au sein et le fait que l’on soit en cododo habituellement ; bah oui je craque et je le mets dans son lit et je le laisse pleurer jusqu’à épuisement. Parce que je suis moi-même sur les nerfs et très fatiguée et je préfères faire ça plutôt qu’avoir un geste malheureux.