Le portage est une pratique qui remonte à la nuit des temps. De nombreux anthropologues affirment que le premier outil inventé par l’homme aurait été… un porte bébé ! Si cette tradition ancestrale s’était perdue en occident depuis bien longtemps, ailleurs dans le monde, elle n’a jamais disparue et les bébés sont toujours beaucoup portés. C’est particulièrement le cas en Afrique (dans des pagnes), en Amérique du sud et en Amérique centrale (dans des écharpes ou pans de laine tissés et colorés), en Océanie (dans des filets), en Asie (dans des paniers en osier, des Mei Tai ou autres porte-bébés). Les Inuits portent leurs bébés dans la poche de leur manteau (et traditionnellement, ils les portaient nus, directement contre la peau de leur mère).
Chez nous, le portage connaît un regain d’intérêt depuis les années 1970, qui ont vu les porte-bébés apparaître dans les magasins de puériculture. Depuis quelques années, le portage physiologique a le vent en poupe, et c’est tant mieux !
En effet, les bénéfices pour le bébé comme pour les parents sont nombreux !
Voici un petit tour d’horizon des bonnes raisons de porter son bébé 🙂
Note : cet article ne concerne que le portage physiologique. Pour en savoir plus, je parle des différences entre le portage physiologique et les autres dans cet article.
Les avantages du portage pour le bébé…
1. le respect de sa position physiologique
La position naturelle du nouveau-né est la position enroulée, avec la colonne arrondie « en C ». C’est comme cela qu’il était positionné dans l’utérus, et c’est la position naturelle d’agrippement qu’il prend lorsqu’on le blottit contre soi. Petit à petit, sa posture va évoluer vers un « S ». Mais cela prend du temps, le « S » ne sera acquis que lorsqu’il se mettra debout ! En attendant, il est très bon pour le bébé de rester dans cette posture en C, que favorise l’écharpe de portage.
2. Son « habitat naturel »
Le corps de sa mère est comme « l’habitat naturel » du bébé. C’est là qu’il devrait-être. L’homme est un animal dit « primate porté », ce qui signifie que le bébé a besoin du contact du corps de sa mère pour se sentir en sécurité. Cela par opposition aux espèces dites « nidicoles », où les petits se sentent en sécurité dans leur nid, où ils sont laissés seuls de longues heures (souris, chats, chiens…). De manière générale, les petits « portés » ont besoin de contacts permanents avec leur mère, contrairement aux petits nidicoles qui peuvent rester de longues heures seuls. Cela se reflète dans les laits de ces espèces : alors que le lait des espèces nidicoles est riche et permet ainsi des tétées espacées, le lait des espèces « qui portent » est peu rassasiant, et les petits ont besoin d’être allaités souvent. On reconnaît également les petits des espèces qui portent à leur réflexe d’agrippement au niveau des mains et des pieds.
Le petit bébé humain est donc « fait » pour être constamment porté, et non pour être laissé seul dans un berceau ! Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, auteure du livre « Porter son bébé », dit à ce sujet : « Tout ce passe comme si, en occident au cours des derniers siècles, l’homme s’était transformé en nidicole, mettant ses petits dans des nids plus ou moins douillets (lits, berceaux, transats, parcs…), où ils sont sensés rester tranquillement […] pendant que les adultes vaquent à leurs occupations. Le problème est que les besoins des bébés, eux, n’ont pas changé. Et que le berceau dont ils ont besoin […], c’est le corps de leur mère. »
Porter son bébé est donc l’un des moyens les plus naturels de s’occuper de lui !
3. Répondre à son besoin de proximité
Etant donné son niveau de développement à la naissance par rapport aux autres mammifères, on considère que le bébé humain né prématuré de 12 mois environ. La bipédie et la taille du cerveau expliquent cette prématurité : si le bébé humain naissait au même niveau de développement que les autres mammifères, il ne pourrait pas passer par le bassin de sa mère. D’où le besoin de proximité intense du bébé, en particulier dans les premiers mois suivant sa naissance ! Il est complètement immature et devrait encore être dans le ventre de sa mère. Il vient de passer 9 mois au chaud dans son ventre cocon, où il était en permanence bercé par ses mouvements et le son de sa voix. Il est donc normal qu’il se sente mieux porté sur elle en position fœtale, qu’allongé dans un lit ou un transat froid et immobile! Les sensations familières qu’il retrouve alors le sécurisent. Quelle maman n’a jamais constaté que son bébé était parfaitement détendu dans ses bras, mais se mettait à pleurer dès qu’elle essayait de le poser dans son lit ? Le torse du papa est très réconfortant lui aussi 🙂 Le portage assure la continuité entre la vie intra-utérine et la vie à l’extérieur. Certains qualifient même le porte bébé « d’utérus avec vue » !
Mais ce n’est pas tout. Non seulement la proximité étroite induite par le portage rassure le bébé, mais elle a également un impact positif sur sa physiologie. Le Dr William Sears affirme que le portage « aide les bébés à mieux respirer, à mieux grandir, et régule leur physiologie ». Une étude a montré en 1998 que le contact en peau à peau de la mère et son bébé pouvait réduire la production d’hormones de stress de 74% ! Or un stress élevé chez les bébés peut avoir un impact sur leurs capacités digestives et leur croissance. A la naissance, les bébés mis en peau à peau contre leur mère de manière prolongée « présentent une meilleure adaptation à la naissance pour le maintien de la température, la fréquence cardiaque, l’oxygénation et la glycémie », « sont plus apaisés » et « pleurent peu », pour reprendre les termes de l’initiative « Hôpital Ami des Bébés ». Pour les bébés prématurés, le portage en peau à peau est maintenant un soin reconnu comme tel, pratiqué dans de nombreuses unités dites « kangourou » (du nom de cette méthode expérimentée pour la première fois en Colombie en 1979, et maintenant pratiquée dans de nombreux pays).
4. Moins de pleurs
En portant son bébé tout contre lui, le parent est plus réceptif aux signaux que celui-ci envoie et y répond très rapidement, souvent avant que le bébé n’ait besoin de pleurer. Et comme il a déjà été dit, le bébé porté se sent bien, en sécurité. Il n’accumule pas autant de tensions que le bébé posé dans un berceau. L’écharpe de portage n’est pas seulement un formidable outil pour calmer les pleurs, elle permet également de les prévenir ! Une étude québécoise menée en 1986 sur des bébés de 6 semaines a mesuré 43% de pleurs en moins sur 24h chez les bébés portés (dans les bras ou dans un porte-bébé) en moyenne 4,4 heures par jour, par rapport aux bébés portés 2,7 heures par jour. En soirée, les pleurs étaient réduis de 51% ! Les fameux « pleurs du soir » des premiers mois pourraient donc être grandement diminués, simplement avec plus de contacts physiques entre le bébé et ses parents. Je peux personnellement témoigner avoir peu connu ces fameux pleurs du soir inconsolables avec mon P’tit Loup. Peut-être donc, parce qu’il passait de longues heures contre moi chaque jour dans l’écharpe de portage ?
5. Un attachement sécurisé
Comme il a été dit, le parent qui porte son bébé en écharpe est plus réceptif à ses signaux et y répond presque instantanément. Il accroît ainsi sa sensibilité aux besoins de son bébé. Le bébé se sent compris. La communication entre le parent et le bébé est ainsi facilitée. De plus, le bébé est physiquement proche de son parent. Le contact étroit libère chez le parent comme chez le bébé de l’ocytocine, l’hormone dite du bien-être, du bonheur, et de l’amour. Le parent et le bébé prennent du plaisir à être ensemble. Le bébé se sent en sécurité, il ressent une paix intérieure. Il sait que ses parents sont là pour lui quand il en a besoin, et leur fait confiance. Ce sont des ingrédients parfaits pour la construction d’un lien d’attachement sécurisé entre le bébé et ses parents. Une étude américaine de 1990 a d’ailleurs conclu grâce à une expérience sur une cinquantaine de bébé que les bébés beaucoup portés par leur mère avait développé avec elle un attachement plus sécurisant que les autres. Ce lien d’attachement est primordial pour le bien-être affectif du bébé, sa confiance en lui et sa confiance en l’autre. C’est cet attachement sécurisé qui lui donnera ensuite l’envie d’explorer et d’être autonome. Qui l’aidera à faire preuve d’empathie envers les autres, une qualité nécessaire à de bonnes relations sociales. Il est très important pour son épanouissement futur.
Au contraire, la privation de contacts étroits entre le bébé et ses parents, en particulier sa mère, peut avoir des conséquences sur sa santé psychologique future. Le neuropsychologue américain James Prescott, spécialisé dans l’analyse de la violence chez l’homme, affirme à ce sujet que le système vestibulaire (situé dans l’oreille interne et stimulé par le portage), est avec le toucher le système sensoriel le plus important pour le développement de la confiance de base dans le lien affectif entre la mère et son bébé, lui-même « fondement de toutes les relations humaines ». Il dit que « la pratique de puériculture la plus importante à adopter pour le développement d’enfants sains émotionnellement et socialement serait de porter le bébé sur le corps de sa mère ou un substitut maternel toute la journée […] et que c’est là le meilleur « vaccin comportemental » qui soit contre la dépression, l’aliénation sociale, la violence, l’abus d’alcool et de drogues plus tard dans la vie ».
Le portage est en particulier une aide formidable à la création d’un lien d’attachement fort entre le père et son bébé. Alors que la mère et le bébé bénéficient de contacts rapprochés lors des tétées, le portage peut-être un excellent moyen pour le père d’avoir des moments intimes avec son bébé lui aussi. Ce peut-être son moyen facile à lui d’endormir et de calmer le bébé, quand la maman elle utilise la tétée !
6. Une aide « anti-douleur »
Le portage facilite la digestion et les rots, prévient et soulage les coliques et les reflux, des problèmes extrêmement courants dans les premiers mois de vie du bébé. La position verticale ainsi que par les massages induits par les mouvements du porteur sur le ventre du bébé expliquent ces bienfaits. J’ai pu constater que le portage soulageait énormément mon P’tit Loup lors de ses épisodes de coliques. De nombreux bébés se voient prescrire des traitements anti-coliques ou anti-régurgitation, alors que le portage, complètement naturel et sans effets secondaires, aurait pu prévenir ou même guérir ces maux très courants…
Le portage a également beaucoup aidé mon P’tit Loup lors d’épisodes de poussées dentaires particulièrement douloureux. La position allongée est difficile à supporter lorsque les dents percent, car elle induit un afflux sanguin vers les gencives. Vers l’âge de 7-8 mois, de nombreuses siestes ont été « sauvées » chez nous grâce à l’écharpe : alors que la position allongée lui était impossible, mon P’tit Loup s’endormait facilement dans mon dos à la verticale…
Et puis, en cas de fortes douleurs, rien de tel que la proximité du portage pour réduire le stress et apporter du réconfort ! Le contact étroit pourrait même être un « anti-douleur » en soi ! En effet, une étude américaine a montré que le contact en peau à peau de nouveau-nés avec leur mère 15 minutes avant une prise de sang réduisait significativement leur douleur lors de celle-ci !
7. Une aide au sommeil
Les parents qui portent leurs bébés pourront en témoigner : l’écharpe de portage est une « arme magique » pour calmer le bébé et l’endormir ! Chez nous, les tous premiers mois, c’était l’histoire de 30 secondes ! Parfois, mon P’tit Loup était même endormi avant que j’ai fini de nouer l’écharpe ! Même encore maintenant, en cas de coucher difficile, c’est la solution miracle ! C’est très compréhensible quand on sait que le bébé a besoin de se sentir en sécurité pour s’endormir. Et où se sentirait-il plus en sécurité que sur le corps de sa maman ou de son papa, qui le berce par ses mouvements ?
Non seulement l’écharpe aide le bébé à s’endormir, mais elle l’aide aussi à rester endormi. C’est ainsi que j’ai constaté, lorsque mon P’tit Loup avait aux alentours de 6 mois, qu’il battait ses records de durées de siestes dans l’écharpe ! Alors qu’au lit il dormait en moyenne 45 minutes en journée, il faisait des siestes de plus de 2h dans l’écharpe. Un après-midi de balade en ville, alors qu’il avait 4 mois, il y a dormi 4 heures d’affilé ! Là aussi c’est compréhensible : le bébé se sent en sécurité, donc lorsqu’il se réveille légèrement à la fin d’un cycle de sommeil, le contact étroit avec le porteur et le bercement lui permettent de se rendormir sereinement 🙂
8. D’excellentes stimulations !
Le portage permet aux bébés de participer à la vie quotidienne des adultes sans être forcément au centre de l’attention. Et ils adorent ça ! A la maison, ils observent leurs parents faire la cuisine, la vaisselle, le ménage… Dans ces situations, je n’entends plus mon P’tit Loup, trop absorbé qu’il est à contempler mes moindres faits et gestes ! En balade, ils profitent du paysage, et aussi des discutions des adultes ! Ce « bain de langage » ne pourra leur être que bénéfique quand viendra le moment de parler. Et puis, le porteur peut directement interagir avec le bébé. J’observe moi-même à quel point le portage rend les promenades plus intéressantes pour mon P’tit Loup de 14 mois. En ce moment, il est particulièrement curieux et pointe du doigt toutes sortes de choses pour qu’on lui nomme. Lorsque nous sortons avec le porte-bébé ou l’écharpe, nos têtes sont toutes proches et nous pouvons « discuter ». Je lui nomme ce qu’il me montre (comme les animaux sur le trottoir, les vitrines des magasins, les arbres, les fruits et légumes du marché…), je réponds à ses interrogations et ses exclamations, je m’arrête lorsqu’il semble intéressé… Une telle interaction en poussette semble impossible, et d’ailleurs je vois bien la différence quand il m’arrive de la prendre !
En bref, le portage permet au bébé de découvrir le monde à notre hauteur, et ça c’est top !
9. une aide au développement moteur
Le portage, par ses mouvements de bercement, réveille les sensations kinesthésiques du bébé (il lui permet de prendre conscience de son corps ainsi enveloppé et en mouvement) et stimule son système vestibulaire. Ce système présent dans l’oreille interne contribue à la sensation de mouvement et au sens de l’équilibre. Certains spécialistes affirment que cela influence favorablement le développement moteur des bébés portés. Des expériences ont montré une précocité motrice remarquable des bébés de cultures traditionnelles (notamment en Afrique et en Inde) où ils sont portés presque constamment. Une expérience de la pédopsychiatre Marcelle Geber menée dans les années 1950 en Ouganda a également montré qu’à mesure que la culture occidentale « envahissait » la culture ougandaise, cette précocité était moins notable. Et que dans ce même pays, les enfants issus de milieux aisés, qui n’avaient pas été portés au dos comme ceux des milieux plus populaires, n’étaient pas si précoces.
Cet argument contredit l’idée reçue que l’on entend fréquemment : « tu le portes trop, il ne va jamais savoir marcher ! » Au contraire, beaucoup de portage associé à des moments d’éveil en motricité libre constitue le duo gagnant pour un bon développement moteur ! Le portage apporte une complémentarité parfaite à la motricité libre 🙂 Mieux vaut un bébé porté une grande partie de la journée, endormi comme éveillé, qui passe des petits moments d’éveil librement au sol lorsqu’il est disposé, plutôt qu’un bébé non porté qui fait toutes ses siestes dans son lit et passe la majorité de ses moments d’éveil coincé dans un transat! Malheureusement, le second cas est de loin le plus courant en occident !
Notes : – Bien entendu, ce n’est pas la précocité de la motricité qui importe, ce n’est pas un objectif en soi. Chaque enfant évolue à son rythme et il est inutile et même néfaste de vouloir précipiter les choses. L’objectif, c’est que le bébé développe une motricité harmonieuse avec un bon équilibre et de bons appuis, objectif que le portage associé à la motricité libre aide à atteindre.
– Mon article sur la motricité libre ici !
10. Prévention de la dysplasie de la hanche
L’écartement idéal des hanches en portage physiologique est reconnu pour prévenir et même guérir la dysplasie de la hanche. Il a été constaté que dans les sociétés où le portage est très pratiqué, les problèmes de dysplasie des hanches sont presque inexistants !
11. Prévention de la plagiocéphalie (« tête plate »)
Ce problème est très courant depuis que l’on recommande de coucher les bébés sur le dos en prévention de la mort subite du nourrisson. Le portage en écharpe permet de limiter les durées de couchage dorsal, et donc de prévenir la tête plate ! Les siestes dans l’écharpe plutôt que dans le lit, les promenades faites en écharpe plutôt que dans le landau, les moments d’éveil passés dans l’écharpe ou les bras plutôt que dans un transat… contribuent à un crâne bien rond !
12. Moins de pollution en ville
En portage, le bébé est à notre hauteur, tandis qu’en poussette il se retrouve à la hauteur… des pots d’échappement ! Certains spécialistes de la pollution de l’air alertent sur les conséquences sur les poumons des enfants de l’utilisation de la poussette dans les grandes villes. Un argument à ne pas négliger pour les parents citadins…
… et pour les parents !
13. Un plaisir partagé
Le portage est un plaisir pour le bébé, mais aussi pour le porteur ! Quel bonheur de voir son bébé blotti tout contre soi en état de bien-être absolu ! L’ocytocine est libérée chez le porteur également ! Les parents bénéficient autant que le bébé des liens d’attachement fort qu’ils créent avec lui 🙂 Et puis, en développant ainsi une grande sensibilité aux signaux qu’émet leur bébé et en apprenant à y répondre de manière adéquate, ils prennent confiance en leurs capacités dans leur rôle de parents !
14. Pratique…
Cela est incontestable : porter son bébé est vraiment pratique ! On se simplifie tellement la vie !
Tout simplement parce que cela permet de combler les besoins du bébé tout en vaquant à ses occupations ! Le bébé est bien, et les parents ont les mains libres pour faire autre chose 🙂 Le portage a sauvé plus d’un parent débordé par un bébé grognon et un dîner à préparer ! Et puis, s’occuper de son bébé sans être forcément centré sur lui à 100% est appréciable, tout parent a parfois besoin de se changer les idées !
Une écharpe de portage ou un porte-bébé n’est pas du tout encombrant, contrairement à une poussette ! Quel gain de place dans la voiture ! Quelle économie d’énergie pour monter les escaliers !
En portage, on passe partout. En ville, pas de problèmes pour passer les trottoirs, les escaliers, les pavés. Le métro n’est qu’une formalité. Les emplettes dans les boutiques minuscules ne sont pas une épreuve. A la campagne, aucun soucis pour passer les chemins boueux, les champs, les cailloux. Pas besoin de réfléchir à l’itinéraire à emprunter en fonction du terrain : si le porteur passe, le bébé passe !
Enfin, beaucoup de choses mentionnées plus haut sont bénéfiques pour le bébé, mais aussi pour les parents : quel parent ne voudrait pas que son bébé pleure moins et s’endorme facilement ?
15. … et économique ?
Je vais être prudente sur ce point souvent mis en avant en faveur du portage. Il est vrai que la plupart des écharpes de portage et des porte-bébés physiologiques coûtent moins de 100€, contrairement aux poussettes qui coûtent pour la plupart plusieurs centaines d’euros. Attention cependant, il y a un piège : on devient vite accro ! Comme il existe de nombreux moyens de portage (écharpes extensibles ou tissées de différentes longueurs, sling, mei tai, porte-bébés physiologiques et j’en passe), chacun étant plus adapté à une situation en particulier, on est vite tenté(e) d’en acheter plusieurs, et alors l’addition monte vite !
Des points négatifs ?
Je suis totalement convaincue par le portage, et je ne vois que très peu d’inconvénients, qui de plus sont vraiment mineurs. Je les partage tout de même avec vous !
Pas évident au début
Beaucoup se voient découragé(e)s car le nouage d’écharpe leur paraît compliqué. C’est vrai qu’il faut faire un petit effort au début pour s’y mettre (surtout si comme moi on n’est pas particulièrement doué(e) pour ça !), mais cela en vaut la peine ! Il existe de nombreux tutoriels vidéo très bien faits que l’on trouve facilement sur internet. L’idéal étant d’assister à un atelier de portage ! Au tout début, je faisais le nœud avec le papa à côté de moi. Il m’aidait en vérifiant que le nœud était correct, notre bébé bien installé, et surtout j’étais rassurée par sa présence en cas de chute du bébé (ce qui en réalité est tout à fait improbable !). Une fois le coup de main pris, c’est que du bonheur ! Alors patience et persévérance ! Si vraiment cela vous rebute, les porte-bébés physiologiques sont très faciles à installer. Je pense cependant qu’il vaut mieux attendre quelques mois avant de s’en servir. Malgré les réducteurs, ils me paraissent peu adaptés pour un tout petit bébé. Pour vous donner une idée, mon P’tit Loup a commencé à se sentir bien dedans autour de ses 6 mois seulement…
L’été, on se tient chaud !
Je n’ai pas encore essayé d’écharpe suffisamment légère pour que le portage reste confortable en situation de grande chaleur… Je me souviens que cela m’a posé problème l’été dernier, où j’ai plusieurs fois dû avoir recourt à la poussette pour cette raison (ce qui était extrêmement frustrant, d’autant que mon P’tit Loup était alors tout petit). Il existe cependant des astuces (comme mettre le bébé en couche sous l’écharpe par exemple) et des écharpes aux tissus plus adaptés aux hautes températures. Je pense que j’aurai moins de problème cet été, puisque mon P’tit Loup peut-être porté sans soucis en porte-bébé maintenant, et l’air circule bien mieux dans un porte-bébé… Quoiqu’il en soit, je pense que ce peut-être un inconvénient.
Le poids
Quand le bébé grandit, il est vrai que l’on peut ressentir une gêne après plusieurs heures de portage due à son poids, et être soulagé(e) au moment de le défaire ! J’en sais quelque chose, mon P’tit Loup étant un bon gabarit. Il est vrai que l’on ne subit pas le poids du bébé lorsqu’il est en poussette (à condition que le terrain soit tout plat et sans « obstacles » !). Mais là aussi, en se débrouillant bien, ce problème peut-être grandement diminué. La première chose est de s’assurer que le bébé soit bien installé. Le portage physiologie n’est pas censé faire mal au dos, le poids du bébé étant bien réparti sur le porteur. Si mal de dos il y a, alors il faut impérativement vérifier la position et le nouage de l’écharpe/les réglages du porte-bébé. La deuxième chose, c’est d’adopter un mode de portage adapté au gabarit du bébé. Par exemple, un portage asymétrique n’est pas indiqué pour un bébé de 10 kg, en tout cas pas sur une longue période… Porter devant un gros gabarit peut être confortable, mais pas pendant des heures. Si l’on part en randonnée par exemple, mieux vaut adopter un portage dans le dos.
Contrairement à ce que l’on peut penser, certaines personnes se font recommander le portage avec écharpe ou porte-bébé pour soulager leurs maux de dos ! En effet, quand on n’a pas le choix et que l’on doit de toutes façons porter régulièrement son enfant, mieux vaut s’équiper plutôt que de le porter « à bras », c’est bien meilleur pour le dos 🙂 Je m’en rends compte en ce moment à la maison, quand mon P’tit Loup de 12 kg admire les affiches au mur pendant de longues minutes dans mes bras ! Passer au porte-bébé pour ce genre de situations est un vrai soulagement !
Enfin, si beaucoup porter un bébé/bambin de 12 kg peut paraître difficile (j’en entends des remarques bienveillantes à ce sujet 😉 ), il faut considérer que la difficulté de l’exercice augmente avec le temps, au fur et à mesure que l’enfant grandit ! On peut voir cela comme un petit entraînement au cours duquel le corps se muscle progressivement ! Quand on a porté son bébé dès la naissance, ce n’est vraiment pas la même difficulté que de porter pour la toute première fois un bambin de 12 kg 🙂
En conclusion, je recommande vivement le portage pour les bébés comme pour les bambins, c’est tellement de bonheur et d’avantages !
Et vous, avez-vous porté vos enfants ?
Sources :
A propos du portage à travers le monde :
http://www.portagedouble.com/#!Le-portage-%C3%A0-travers-le-monde-et-les-%C3%A2ges/c21b7/2
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 17 à p 20
A propos de l’ « habitat naturel » du bébé :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 10 à p 14
La Leche League France, Revue « Allaiter Aujourd’hui » n°40 : http://www.lllfrance.org/1123-40-bebe-bien-porte-bebe-bien-portant
A propos du premier porte-bébé :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 10 à p 12
A propos de la position naturelle enroulée, « en C » :
Catherine de Woot-Pierre Baldewyns, Un bébé, comment ça marche ?, Latitude Junior, 2007, p 30-31
Reportage sur le portage : https://www.youtube.com/watch?v=CEtzLJ3wxq0 , 3mn47 à 4mn22
A propos de l’impact positif sur la physiologie :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 10 à p 24 (étude), p 37 et p 40, p 49 à 51
Affiche de l’initiative « Hôpital Ami des Bébés » : http://amis-des-bebes.fr/pdf/documents-ihab/2014/Qualite-Securite-peau-a-peau-naissance-Affiche-IHAB.pdf
Explication du site officiel français « Perinat France » sur la méthode kangourou : http://www.perinat-france.org/portail-grand-public/bebe/le-bebe-premature/methode-kangourou/portage-constant-du-bebe-par-la-mere-491.html
A propos du besoin de proximité et de l’attachement :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 10 à p 24 (étude), p 46 à 48
Interview de la psychanalyste Sophie Marinopoulos : https://www.youtube.com/watch?v=VQnCa46XcJE
Conférence de la pédopsychiatre Nicole Guédeney : https://www.youtube.com/watch?v=Vg04KWHWH5o
Dr William Sears, Etre parent la nuit aussi, Ligue La Leche, 2006, p 29-30
A propos de l’ocytocine :
Dr Catherine Gueguen, Vivre heureux avec son enfant, Éditions Robert Laffont, 2015
A propos de la réponse rapide aux signaux envoyés par le bébé :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 10 à p 23
A propos des problèmes de coliques et de reflux :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 10 à p 34
A propos de la douleur :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 30
A propos de la plagiocéphalie :
Site Pedianet (association de pédiatres) : http://pedianet.fr/principal/crane.html
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 44-45
A propos des conséquences de l’utilisation de la poussette en ville sur les poumons :
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter son bébé, avantages et bienfaits, Jouvence, 2005, p 62 et p 90
Crédits photos :
Photo de « World Bank Photo Collection ». Licence Creative Commons.
Photo de manhhai. Licence Creative Commons.
Photo de Kristi Hayes-Devlin. Licence Creative Commons. La photo d’origine a été modifiée.
Photo de Suzanne Shahar. Licence Creative Commons.
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